Who’s Next se place sous le signe du « reboot »
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C’est l’un des seuls salons de mode à revenir sur scène dès septembre, du 4 au 7. Hormis, une exception de taille, Première Vision. Un choix mûrement réfléchi et assumé par la direction de WSN développement, organisateur de Who’s Next. Qui prépare un événement recentré, facilitateur de business et riche en questionnements spécial « post-coronavirus ». La nouvelle guide line de Who’s Next, Re-Start, Re-Think, Re-Set, souligne l’état d’esprit d’une filière consciente du séisme de la crise sanitaire et de l’urgence à se transformer. Frédéric Maus, directeur général de WSN, a dessiné pour Fashion United les contours de cette édition si particulière.
Fashion United : Vous avez fait le choix de maintenir Who’s Next début septembre, alors que la plupart des salons de mode internationaux, après les Fashion Weeks, passent leur tour ou font le choix du tout digital pour cette rentrée qu’on espère de transition post-Covid. Quelles sont les raisons qui ont motivé ce choix ?
Frédéric Maus : Nous n’avons pas voulu casser la très bonne dynamique qui s’est réinstallée l’année dernière, malgré les grèves, malgré les Gilets Jaunes. Nous avons repositionné beaucoup d’éléments, en plaçant Première Classe au cœur de la semaine de la mode, en travaillant sur le secteur du bain, en enrichissant Who’ s Next de nouveaux concepts, telles que Villa Beauté pour la cosmétique, la déco, sans parler bien sûr d’Impact, dédié aux marques éco-responsables, dont ce sera la seconde véritable grande session. Il nous a semblé prioritaire de ne pas interrompre ce mouvement. Et d’être présent pour les acheteurs, les enseignes, les détaillants qui ont beaucoup souffert ces derniers temps.
Nous avons tous subi une crise très brutale, les boutiques ont dû fermer, il fallait les accompagner. Un salon doit être un phare dans le brouillard. Les détaillants se questionnent, ils ont besoin d’adapter, de modifier leur offre. Who’s Next doit les aider à se questionner, à arbitrer, à trouver des réponses.
C’est l’un des grands défis de cette édition de septembre ? Comment l’offre sera -t-elle recentrée et quelles seront les valeurs ajoutées de cette édition ? Et quid de Fame, avec le départ de Sophie Guyot ?
Tout d’abord, le salon sera plus petit en septembre. Nous le savions, c’est un choix assumé. A ce jour nous avons enregistré environ 350 inscriptions et attendons in fine autour de 500 exposants, contre 1 200 habituellement. C’est très difficile de se projeter actuellement pour les exposants internationaux. Côté visitorat, nous avons réalisé une enquête qui révèle de bonnes surprises, avec des intentions de visites de la part de toute l’Europe, bien sûr, mais aussi du Japon, de la Corée, de la Nouvelle-Zélande….
Nous avons donc reconfiguré cette édition « Re-Start» qui se tiendra dans le Hall 3 de Paris-Expo Porte de Versailles, (au lieu des Hall 4, 5, 6, ndlr). Ce hall est à proximité du 2.2 et du 4, si nous devons déborder. Surtout, nous renforçons la lisibilité de Who’s Next pour répondre aux attentes des visiteurs, nous accentuons son côté concept store. Nous gardons l’extérieur, ses terrasses, ses animations qui font partie intégrante de l’identité du salon. A l’intérieur, c’est un salon resserré, donc un condensé d’informations. On mixe davantage les univers, on éditorialise encore plus qu’auparavant le salon, pour une visite inspirationnelle et facilitée, plus cohérente. Concernant Fame, un bon nombre d’exposants nous suivent.
Impact va être particulièrement mis en valeur ?
Bien sûr, nous avons les bons sujets, le digital et la sustainability. Impact, et ses marques, ses conférences, ses solutions pour une mode plus durable est central, encore plus aujourd’hui qu’hier. Nous nous dirigeons vers une mutation de la consommation, acheter moins, sans doute, mais mieux. La durabilité, c’est aussi, au sens premier du terme, la durée de vie d’un produit, sa qualité. Nous y attendons des marques comme Alinfini, Be Soap My Friends, Blundstone, Bosabo, Calypso, Daphnea, Greek Archaic Kori, Karma Koma, , Leo & Ugo, Life on Venus, Lofina, Ma Petite Plage, Mama Tierra, Marcelle Dormoy, Mat Fashion, , Nat&Nin, , Zen Ethic… Un premier jet. Surtout, l’espace sera une vraie plateforme d’expression, de questionnements.
Traffic est également remis au cœur par les temps qui courent. Nous y ferons échanger des startups et des entreprises plus établies autour de conférences et de workshops. Les thématiques de production, d’anticipation, de l’économie régénérative, y seront centrales.
Comment appréhendez-vous et intégrez-vous le digital sur le salon ?
On a vu le boom de l’e-commerce sur les trois derniers mois. Sur Who’s Next, je conçois l’outil digital comme un complément du physique, qui vient l’approfondir et l’enrichir. Il reste indispensable d’échanger, au détour d’une allée, de se rencontrer fortuitement, de toucher le produit, pour garder l’essence du métier. Le digital venant en adjonction pour développer la fonction « achats ». Nous développons actuellement une nouvelle fonctionnalité sur notre plateforme WSN qui permet de faciliter la prise de rendez-vous avec les nouveaux exposants. Elle ouvre en quelque sorte le champ du salon. Et dès janvier, nous proposerons un nouveau volet axé cette fois-ci sur le retail. Tout cela se veut très pragmatique : aider les professionnels à faire du business. Nous allons faire monter tout cela en puissance au cours des prochains mois.
Enfin, nous continuons en ces temps difficiles à nous projeter dans l’avenir et c’est pourquoi annonçons dès à présent un nouvel événement pour l’édition de juin. Un nouveau concept qui vise à casser les codes.
Crédit: Who’s Next