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Témoignage : Le baptême du feu d'une jeune créatrice au salon Who's Next

Par Julia Garel

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Salons |Interview

La créatrice Zeller Emilie, fondatrice de la marque Milezime. Credits: Milezime.

Participer à un salon professionnel quand on est une jeune marque de mode peut être déroutant, voire périlleux. Est-ce une étape obligée ? Et comment s’y prépare-t-on ? Pour le savoir, FashionUnited a rencontré Emilie Zeller, fondatrice de la marque Milezime et, pour la première fois, sur le salon Who’s Next lors de l’édition clôturée lundi dernier.

A propos de la marque
Milezime est une marque haut de gamme de prêt-à-porter féminin créée en 2020. Les pièces sont imaginées et fabriquées dans le Vallon de Saint-Imier, en Suisse. L’équipe se compose aujourd’hui de deux personnes, Emilie Zeller, la fondatrice, et une couturière.
Le stand Milezime au salon Who's Next, septembre 2023. Credits: Milezime.

Comment avez-vous préparé cette première expérience au salon Who's Next ?

C’est en effet le premier gros événement que je fais, c’est donc un peu l’inconnu. Je suis venue voir le salon une fois en tant que visiteur pour voir ce que c’est, comprendre ce qui se fait ou pas. J’ai voulu ensuite me démarquer visuellement, avec un budget très restreint. J’ai développé de petits journaux, essayé d’amener de l’authenticité en imprimant des croquis, des photos de l’atelier. Au niveau des prix, quand je suis venue en tant que visiteur, j'ai souhaité voir ce qui se faisait pour me caler dessus. Là, je suis peut-être à peine plus chère qu’une partie, parce que je suis fabriquée en Suisse, mais les prix sont bien reçus. Dans mon pays, en Suisse, des boutiques demandent une certaine marge, mais ici c’est différent, c’est étonnement mieux accueilli.

D'autre part, la personne responsable de la Suisse chez Who’s Next m’a un peu aiguillée. On a un back office sur l’ordi qui nous aide à connaitre les horaires, les options à prendre sur les stands. Quelque chose que j’ai aussi beaucoup apprécié, c'est que j’ai pu venir ici en train, les portants sont mis à disposition, une chaise, une table.

Vous m’avez expliqué que participer à ce salon signifiait aussi un risque financier. Pourquoi l’avoir pris ?

Cela fait trois ans que la marque existe et je me suis dit qu’il fallait que je me développe, que je devienne connue visuellement. J’ai déjà travaillé des press kit pour être dans les médias suisse. J’ai eu quelques articles qui m’ont amené de la visibilité mais cette fois je me suis dit « on va aller se frotter à plus gros, je vais aller voir à Paris comment c’est reçu, comment les gens perçoivent mes vêtements, si je vais dans la bonne direction ». Savoir si ça plait aussi à l’international. C’était un test. Je me suis dit si je ne le fais pas, je vais regretter. Et puis ma famille m’a également aidée.

Quels sont les critères qui vous permettront de dire que cette expérience a été réussie ?

Je suis arrivée ici sans objectifs fixes. Je suis venue ici pour vivre une expérience, vivre quelque chose d’international dans la mode, car je suis autodidacte et j’apprends tout ça sur le tas. Le fait que la marque ait été sélectionnée à Who’s Next lui donne aussi un peu de crédibilité. C’est donc aussi une sorte de fierté. Après, si je signe un contrat, c’est champagne ! Mais pour moi, après la journée d’hier un peu plus calme [ndlr. :le samedi], aujourd’hui j’ai eu du passage, des gens intéressés qui se sont arrêtés. Et tout ça me donne confiance. Mes broderies ont l’air de vraiment plaire, je pense qu’il y a quelque chose à développer de ce côté. Ça m’aide à savoir dans quelle direction je dois partir. Et au niveau contact, c’est intéressant. Des fournisseurs de tissus m’ont donné leur carte. Il y a des choses qui ne sont pas négligeables de ce côté-là. Donc pour le moment, je ne suis pas déçue. Aujourd’hui je suis convaincue qu’il y a des choses à faire.

Si je commence à réfléchir à tout l’argent que j’ai mis dedans, en plus du salon, ça fait très peur, mais je ne vais le prendre sous cette forme-là, plutôt sous la forme d’une expérience, de choses à vivre. La vente, attirer le client, expliquer pourquoi nous et pas les autres, avoir sa marque visuelle, faire un contrat de vente, connaître les conditions de vente, ce sont des choses très intéressantes à apprendre. Je viens d’un petit village en Suisse, arriver à Paris était en soit un challenge personnel. J’ai donc aussi beaucoup appris sur moi-même.

Quels sont vos projets pour l’après salon ?

Je vais faire le point demain soir. J’ai donc l’impression que les t-shirts brodés sont quelque chose qu’il faut que je travaille en profondeur. J’ai des cartes de visites de blogueurs et de boutiques, je vais leur renvoyer mon lookbook, les remercier d’être venu, voir s’ils sont toujours intéressés et si cela peut déboucher sur des ventes plus tard. Je pense aussi développer des événements pour gagner en visibilité et démarcher des boutiques en France.

La créatrice Zeller Emilie, fondatrice de la marque Milezime. Credits: Milezime.
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