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Première Vision : la reprise est en marche

Par Odile Mopin

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Salons|Compte rendu
Première Vision

Une impression de retour vers le futur… Première Vision Paris, qui clôturera sa session physique de février ce jeudi 10, a présenté pour la première fois depuis les débuts de la crise sanitaire, une « physionomie » dynamique, se rapprochant furieusement du « monde d’avant ».

Le salon qui présentait sur trois halls les fils, tissus, accessoires et produits finis pour le printemps-été 2023 reste certes ramassé, plus concentré et toujours « doublé » par son format digital – qui a duré toute la semaine et se prolonge donc jusqu’à ce vendredi 11 février. Une hybridation qui devrait perdurer. Toutefois, c’étaient bien des allées physiques qu’arpentaient de nombreux acheteurs, des stands physiques et des industriels qui présentaient aux clients leurs nouveautés.

« on peut parler de reprise significative »

« Nous constatons une reprise progressive, continue, c’est très encourageant, a confié Gilles Lasbordes, le directeur général de Première Vision, lors d'un entretien avec FashionUnited. Avec une augmentation des exposants en présentiel de 35 pour cent sur un an, on peut parler de reprise significative ». Soit 1 080 entreprises issues de 41 pays, l’Italie, comme il se doit sur ce salon de tissus haut de gamme, dominant le paysage avec 300 industriels. L’Asie, à commencer par la Chine, n’est évidemment encore que très peu présente. L’offre de tissus qualitative des Japonais, des Coréens, se fait rare. Taïwan, globalement axé la fabrication de matières outdoor, n’est pas là.

Première Vision-Alex Gallosi

Le salon reste cependant fortement international avec une dominante forte européenne : derrière l’Italie, la France constitue le deuxième contingent (189 exposants), quasi à égalité avec la Turquie (187 exposants). Viennent ensuite le Portugal, l’Espagne, la Corée, la Chine (40 exposants), le Royaume-Uni, le Japon et l’Allemagne. Et l’ensemble des métiers est représenté, soit les tisseurs, le corps de Première Vision (558 entreprises), les accessoires, le cuir, le design, la façon.

La saison est cruciale après deux ans de stop and go. Les acheteurs, les marques viennent construire leurs collections en pouvant légitimement espérer qu’il n’y aura plus de fermetures de boutiques en Europe cette année, encore moins l’année prochaine. Restent des problématiques importantes à « gérer » : « le tarif des matières premières est aujourd’hui un vrai sujet, notamment celui des matières éco-responsables, comme le coton bio, le polyester recyclé, ou encore le lin, souligne Gilles Lasbordes. Les marques ont pu pendant la crise sanitaire, et ses moments de latence obligés, reconsidérer leur sourcing, intensifier leurs stratégies de durabilité. Il y a donc des tensions sur ces matières, parmi d’autres. La reprise est finalement plus forte, plus rapide que prévue, le rythme de production, les capacités sont un peu en retard. Les problèmes de transports, d’acheminements dus à la pandémie ont également retardé les délais de livraison et l’effet offre-demande joue à plein en ce moment. Il va y avoir un temps d’adaptation ».

Autre enjeu crucial, l’évolution sensible du sourcing, vers davantage de sustainability, donc : « C’est une forte motivation pour les marques qui viennent au salon en quête de produits, d’innovations pour améliorer leur approvisionnement, leur chaîne de valeur », explique le directeur général. Et de fait, l’accent sur le salon a fortement été mis sur l’éco-responsabilité : une offre devenue transversale, incorporée dans tous les métiers et pour tous les marchés, mise en valeur notamment par un nouveau forum de tendances, « Do it sustainably ». Celui-ci présente quatre domaines valorisant des développements responsables autour des fils et fibres, des cuirs et fourrures, des accessoires et composants et des tissus de chaîne et trame et de maille.

Première Vision - François Durand

L’espace Smart Création, très visité, joue aussi un rôle moteur dans ce dispositif inspirant avec ces 31 entreprises. C’est d’ailleurs au sein de cet espace que la CELC (Confédération européenne du lin et du chanvre) a présenté les premiers résultats de son étude stratégique sur le cycle de vie du lin européen, selon la nouvelle méthode mise en place par la Commission Européenne et baptisée PEF (Product environnemental Footprint) permettant d’obtenir des données fiables de calculs d’impact des produits composés de lin européen.

Non loin de Smart Création, le groupe américain Eastman a présenté les dernières évolutions de sa fibre cellulosique durable Naia, (composée à 60 pour cent de pâte de bois issue de ressources durables et à 40 pour cent de déchets difficile recycler), à faible empreinte carbone. Le groupe a également annoncé tout récemment son projet d’implanter d’ici 2024 une vaste usine de recyclage de plastiques en France. L’investissement se montera à environ 875 millions d’euros et devrait créer environ 350 emplois directs.

Très légitime sur ce terrain puisqu’œuvrant dans le recyclage depuis ses débuts, le lainier italien Manteco, fondé en 1941 a été également très visité par les marques.

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Premiere Vision Paris