Made in France a renoué avec son rythme de croisière sur fonds de mutation de la filière
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Pour ses vingt ans, le salon organisé par Première Vision incarnant la haute façon française et le meilleur de l’amont de la filière reste au cœur des problématiques de l’industrie textile.
Une industrie qui a subi bien des hauts et des bas en deux décennies, et qui aujourd’hui surfe sur la vague de la relocalisation et de la valorisation des savoir-faire et des gestes d’artisans. Une filière en pleine recomposition, tant RSE que technologique.
Et qui suscite toujours autant d’intérêt : en témoigne les 2 723 visiteurs - acheteurs, directeurs de collections, stylistes, créateurs, venus au Carreau du Temple pendant ces deux jours (les 30 et 31 mars derniers) : une affluence solide, à la rencontre de 110 exposants, et ce malgré la tenue récente de la dernière édition, voici tout juste six mois (le salon se tient en temps « ordinaire », hors agenda « covidé », annuellement. Autre preuve du dynamisme du secteur, le succès des sixièmes rencontres du Made in France, sur les nouveaux enjeux de la mode, organisées avec l’Institut Français de la Mode (IFM) qui ont fait salle comble avec plus de 700 spectateurs.
Un visitorat sélectif et de haute qualité, plus diversifié en termes de positionnement de marché qu’auparavant : grands noms du luxe, la cible première et principale du salon, et jeunes créateurs, costumiers, maisons de couture, mais aussi marques-enseignes de mode mainstream, comme Jules, ou encore marques d’accessoires, de lingerie, de sportswear, d’ameublement et de même de cosmétiques.
Un visitorat diversifié
En vrac, des marques et distributeurs aussi variés que Zalando, Petit Bateau, Le Printemps, Maison Balzac, IKKS, Chantelle, de grands noms du luxe comme Dior ou Chanel, et des enseignes comme Decathlon, Monoprix, Aigle, De Fursac... Cette présence des enseignes « ventre du marché » témoignent de la préoccupation des dirigeants de retrouver, au moins en touche une maîtrise de leur sourcing. Elle illustre aussi leur curiosité et ouverture d’esprit devant une offre de production à plusieurs options.
La tendance, on le sait, est tirée par les exigences RSE de plus en plus prégnantes, notamment en France pour le secteur textile, mais aussi hélas, par l’actualité : la guerre en Ukraine, aux portes de l’Europe, complique les acheminements et contribue à la hausse de l’énergie. Il y a aussi, ce n’est pas nouveau, les exigences accrues des consommateurs en termes de transparence : une étude réalisée en exclusivité par OpinionWay pour Première Vision, juste avant le salon a confirmé un véritable attrait des consommateurs français pour la mode fabriquée en France et pour les enjeux qu’elle soulève. Mais aussi le véritable rôle moteur du Made in France dans l’activité économique et de la filière textile industrielle sur les territoires.
En ligne avec cette tendance, on remarque aussi un intérêt de plus en plus accru pour les exposants proposant des solutions technologiques, souvent en lien avec des objectifs sustainable : à l’instar du tricoteur 3D Tex, qui a développé une solution de modélisme 3 D pour supprimer les chutes de matières. Plus globalement, l’intérêt pour les thématiques « durables » et traçables, notamment les matières (lin, laine française) a été très présent.
La filière s’est aussi fortement organisée, coordonnée, dotée d’associations fédératrices telles que Façon de Faire (à l’origine pour mutualiser la production de masques made in France mais depuis organe collaboratif facilitant la mise en relation avec les donneurs d’ordres), ou encore de Savoir Pour Faire, créée à l’initiative de Comité de filière Mode & Luxe pour valoriser les formations d’excellence dans les domaines de la couture, du cuir…
Confrontée à de nombreux départs à la retraite, elle devra, dans un contexte de montée en puissance de l’activité, recruter environ 8 000 emplois par an. Objectif pour l’entreprise, renforcer son employabilité, sa capacité à attirer et conserver des employés, à la former…. Getex, dirigée par Sophie Pineau, nouvelle présidente de Mode Grand Ouest, le fabricant de jean Bleu Océane, ou encore Textile du Maine. L’ensemble, en plus des organisations professionnelles existantes (l’UFIMH, soit l’Union française des industriels de la mode et de l’habillement, les fédérations professionnelles régionales et la Maison des Savoir-Faire) a su, en plus de ses missions habituelles, revaloriser sa filière, renvoyant l’image de TPE et PME dynamiques, et échangeant leurs bonnes pratiques. Et vient de créer son propre label RSE, « Les Ateliers Engagés » pour structurer sa démarche et la valoriser auprès de ses clients. Le label a été présenté par Sylvie Chailloux, présidente de l’UFIMH, sur le salon. L’industrie du textile renoue avec sa désirabilité.