Victoria's Secret verse 8,3 millions de dollars d'indemnités pour des ouvrières thaïlandaises
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Bangkok - Plus d'un millier d'ouvrières thaïlandaises d'une usine de soutiens-gorge qui fournissait la marque américaine de lingerie Victoria's Secret, licenciées, ont reçu une indemnité totale de 8,3 millions de dollars (7,3 millions d'euros), ont annoncé samedi des défenseurs des droits des travailleurs.
Brilliant Alliance Thai avait fermé en mars 2021 son usine de Samut Prakan, au sud de Bagkok, après avoir fait faillite. Mais les 1 250 ouvriers licenciés - dont beaucoup travaillaient dans l'usine depuis plus de dix ans - n'avaient pas reçu les indemnités de licenciement prévues par la loi thaïlandaise.
L'usine produisait également des sous-vêtements pour les marques américaines de vêtements de grande taille Lane Bryant et Torrid, détenues par le fonds Sycamore Partners, mais seule Victoria's Secret a contribué financièrement à cet accord.
Dans un communiqué, la marque de lingerie a confirmé la signature d'un accord dont elle n'a pas précisé le montant. "Pendant plusieurs mois, nous avons été en rapport avec les propriétaires de l'usine pour trouver une solution".
"Nous regrettons qu'ils n'aient pas été en mesure de régler cette affaire tout seuls. Pour s'assurer que les travailleurs reçoivent la totalité des indemnités de départ qui leur sont dues, Victoria's Secret a accepté d'avancer les fonds aux propriétaires de l'usine", a précisé la marque dans son communiqué.
Contacté par la l'AFP, Sycamore Partners n'a pas souhaité faire de commentaires. Cet accord est le plus important jamais conclu par une usine de confection au titre du non-paiement du travail effectué, selon l'association internationale de défense des droits des travailleurs Solidarity Centre. Depuis un an, ces travailleurs licenciés et les représentants syndicaux thaïlandais manifestaient devant le siège du gouvernement à Bangkok pour obtenir les indemnités dues.
Selon un rapport datant d'avril 2021 du groupe de défense des ouvriers, Worker Rights Consortium, des cas similaires de non-paiement de salaires ont été enregistrés dans 31 usines de confection dans neuf pays.
Le directeur exécutif du Worker Rights Consortium, Scott Nova, a estimé que ces cas n'étaient que la "pointe de l'iceberg" et que ce problème a explosé durant la pandémie, en raison d'une baisse de commandes des vêtements. Il a estimé que quelque 500 millions de dollars sont dus aux ouvriers du secteur de l'habillement du monde entier à la suite de fermetures d'usines et d'indemnités de licenciement non payées. Certains travailleurs de l'usine de Samut Prakan ont reçu la semaine dernière l'équivalent de plus de quatre ans de salaire, a-t-il déclaré. (AFP)