Soupçons de fraude à l'achat de masques : un Français écroué à la demande de la Belgique
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Bruxelles - Un homme d’affaires français, recherché par la justice belge pour des soupçons de fraude sur un vaste contrat public d’achat de masques de protection contre le coronavirus, a été arrêté et écroué cette semaine dans le Sud de la France, a-t-on appris vendredi de sources judiciaires.
Laurent Héricord, administrateur délégué de la société Avrox, a été arrêté en vertu d’un mandat d’arrêt européen émis en Belgique, a indiqué à l’AFP le parquet général d’Aix-en-Provence, confirmant des informations de presse. Il a été présenté à un juge qui l’a placé en détention provisoire en vue de sa remise aux autorités belges et une première audience sur l’examen du mandat d’arrêt est prévue mercredi à Aix-en-Provence, a précisé la même source.
Selon le parquet de Bruxelles, trois arrestations au total ont eu lieu dans la même affaire : deux en France et une au Luxembourg où est établie la société Avrox. Aucune précision n’a été donnée sur les identités.
Les arrestations ont eu lieu mardi au terme d’une série de perquisitions, notamment à Cannes (Sud de la France) d’où est originaire M. Héricord, ont rapporté de leur côté plusieurs médias belges.
L’attribution à Avrox au printemps 2020 d’un contrat estimé à plus de 30 millions d’euros pour livrer 15 millions de masques en tissu à l’Etat belge fait des vagues depuis un an en Belgique. Plusieurs fédérations belges du textile et de la mode ont reproché à la firme luxembourgeoise de ne pas avoir respecté les exigences sanitaires en matière de fabrication des masques.
Fin février, les autorités sanitaires belges ont d’ailleurs recommandé à la population de ne plus utiliser ces masques lavables (qui étaient disponibles gratuitement en pharmacie), en raison du risque d’inhalation de substances toxiques. De son côté, la justice belge enquête depuis juin 2020 sur des soupçons de fraude.
Selon le journal Le Soir, les investigations, dirigées par un juge d’instruction bruxellois, visent des faits de “faux et usage de faux, escroquerie, blanchiment et entrave à la liberté des enchères et soumissions”. Les masques ont été livrés avec une notice comportant “de nombreuses erreurs”, a affirmé ce journal. Par ailleurs, un concurrent malheureux lors de l’appel d’offres a saisi la justice administrative.
Les dirigeants d’Avrox, dont M. Héricord, se sont toujours vivement défendus d’avoir commis la moindre infraction. Face aux doutes sur leur dangerosité présumée, la firme a affirmé que ses masques “respect(ai)ent scrupuleusement toutes les réglementations nationales et européennes”. (AFP)