On connaît le montant du chèque d’Uniqlo pour débaucher Roger Federer
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En quittant Nike pour Uniqlo, Roger Federer a provoqué un petit tremblement de terre dans le monde du tennis. Le joueur Suisse est apparu le 2 juillet sur le prestigieux court central de Wimbledon avec une tenue de la marque japonaise, mettant fin ainsi aux rumeurs insistantes qui stipulaient que le champion allait quitter Nike dont il était pourtant l’égérie depuis 1994.
Quelques instants plus tard, durant ce match de premier tour qui l’opposait à Dusan Lajovic (match dont Federer a été le tranquille vainqueur), Uniqlo annonçait officiellement un partenariat avec la star et prodiguait pour l’occasion les déclarations de circonstance : « M.Federer est l’un des plus grands champions de tous les temps, indique Tadashi Yanai, fondateur et président de Fast Retailing. Mon respect pour lui dépasse le cadre du sport. Notre partenariat repose notamment sur l’innovation au sein et en dehors du court ». Dans le cadre de ce nouveau partenariat, Federer, représentera Uniqlo au cours de tous les tournois majeurs de tennis durant l’année, en commençant par celui de Wimbledon 2018.
Si Federer de son coté proclame ses multiples points communs avec Uniqlo (« un amour profond pour la vie, la culture et l’humanité. Nous partageons une même volonté de rendre le monde meilleur ») il semble que la rupture avec Nike a surtout été provoquée par le refus de la marque américaine de signer un contrat à vie avec Federer. Nike a pourtant accepté le principe du contrat à vie avec Lebron James et Cristiano Ronaldo. Les négociations étaient au point mort. Le contrat du joueur avec Nike était estimé à 7,5 millions de dollars par an.
Lors d'une interview accordée au Point, le journaliste Thomas Sotto, auteur d'« Une aventure nommée Federer », partage sa stupéfaction : « Dans ce contrat, il y a le rationnel et l'irrationnel. Le rationnel, c'est que Roger Federer est un impitoyable homme d'affaires. Il ne met pas de sentiments dans le business. Le côté irrationnel, c'est que Federer sans Nike, c'est un peu triste…Les images que l'on gardera de ses victoires resteront à jamais associées à Nike. Du coup, elles basculent un peu dans le passé. »
Quid des baskets et des initiales ?
On peut comprendre les hésitations de Nike, le tennisman de 36 ans n’a, en toute logique, que quelques saisons encore à jouer. Une ou deux tout au plus. Mais Uniqlo a vu autre chose dans Federer et a décidé de transposer avec pertinence l’aura du champion (dont le style, l’esprit et l’élégance sont incontestables) en dehors du monde restreint du sport. « Uniqlo n’est pas une marque de sport » précise d’ailleurs le communiqué qui insiste aussi sur le concept de « marque de LifeWear, une vision à travers laquelle les vêtements sont pensés pour la vie de tous les jours avec un design pratique et fonctionnel, constamment amélioré grâce à la technologie et au souci du détail ». Avec un esprit pratique, Federer a donc assuré ses arrières et s’est projeté dans les années qui suivront la fin de sa carrière de tennisman. Le partenariat avec Uniqlo court en effet sur 10 ans. Plusieurs sources concordantes s’accordent à dire qu’il s’agit d’un contrat de 300 millions de dollars.
Il reste malgré tout deux petites questions en suspens. Uniqlo ne fabriquant pas de baskets, personne ne sait pour l’instant, quelle marque arborera le champion dans les mois à venir. Federer a gardé ses Nike aux pieds durant le premier tour de Wimbledon. L’autre question concerne la marque RF qui appartient désormais à Nike. Certes, 300 millions pourrait atténuer le dépit provoqué par la perte de ses initiales, mais Federer n’entend pas en rester là : « Ce logo me reviendra. Ce sont mes initiales. Elles m'appartiennent. Je pense qu'à partir de l'année prochaine, les gens pourront acheter des produits portant mes initiales. » Federer est décidement un champion qui ne lache aucun point.
Crédit photo : Uniqlo, dr