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Michel Ohayon, en pleine tourmente, sort du silence

Par AFP

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Portrait Michel Ohayon (photo d'archive prise le 28 septembre 2022). Crédit : DENIS CHARLET / AFP

Bordeaux - "Je ne suis pas un chacal des tribunaux de commerce": l'homme d'affaires Michel Ohayon a pris la parole vendredi pour se défendre, tandis que son empire dans la distribution paraît s'écrouler comme un château de cartes, jusqu'aux emblématiques Galeries Lafayette.

Après la liquidation brutale de l'enseigne Camaieu en septembre, qui a laissé quelque 2.600 salariés sur le carreau, puis le placement en redressement judiciaire de Go Sport en janvier, l'entrepreneur de 61 ans a annoncé dans une interview à Sud Ouest qu'il allait placer en redressement les 26 magasins Galeries Lafayette qu'il contrôle dans l'Hexagone.

"Pour les protéger de toute attaque", a-t-il précisé vendredi soir, ajoutant que leur situation était "saine". De quoi rassurer ? Mardi, des salariés des Galeries inquiets de leur sort avaient débrayé à l'appel de la CFDT, premier syndicat au sein de la société Hermione Retail qui regroupe les magasins concernés, où travaillent quelque 750 personnes.

Michel Ohayon s'est montré pessimiste, en revanche, sur l'avenir de Go Sport dont les magasins emploient 2.150 salariés : la maison mère, Hermione People and Brands (HPB), a fait appel de la décision du tribunal de commerce de Grenoble de placer l'enseigne en redressement judiciaire, mais il estime qu'elle sera vendue "avant", avec des dégâts en termes d'emploi.

"On a déstabilisé Go Sport à cause de Camaïeu. Alors que la société allait en 2023 faire ses premiers bénéfices en 17 ans, les salariés n'ont pas fait confiance aux dirigeants (...) C'est une erreur qui va provoquer de la casse sociale et entraîner dans le même mouvement Gap. Une mise en sauvegarde aurait suffi", déclare l'homme d'affaires, sur la défensive. "On dit que je suis un spécialiste des rachats à 1 euro... Je précise au passage que HPB a injecté 200 millions d'euros de fonds propres dans nos activités de commerce", ajoute-t-il dans les colonnes du journal.

Cession d'actifs

Le serial investisseur, 104e fortune de France avec 1,1 milliard d'euros au dernier classement du magazine Challenge, sort de son silence alors que le tribunal de commerce de Bordeaux a placé en redressement judiciaire mercredi - à sa demande - sa principale holding, la Financière immobilière bordelaise (FIB).

C'est avec cette société que ce fils de marchand de tissus, arrivé en Gironde enfant depuis le Maroc, a bâti un vaste empire commercial et immobilier à partir des années 1980. Celui-ci comprend aussi, entre autres actifs, l'enseigne de jouets La Grande Récré et les cafés Legal, ainsi que plusieurs palaces : le Grand Hôtel de Bordeaux, le Sheraton de l'aéroport de Roissy et le Waldorf Astoria Trianon Palace de Versailles.

Les trois filiales de la FIB propriétaires de ces établissements avaient été placées en redressement fin janvier, assignées devant le tribunal de commerce de Bordeaux par leur principal créancier, Bank of China, faute d'avoir remboursé plus de 200 millions d'euros d'emprunts. D'autres sociétés de la galaxie Ohayon, qui en compte une myriade, l'ont encore été cette semaine selon Sud Ouest - Gambetta Revival, Hermione Real Estate et Hermione Stores.

Les derniers comptes publiés par la FIB, correspondant à son exercice financier 2020, faisaient ressortir une perte de 31 millions d'euros et un endettement de 477 millions. Son placement en redressement judiciaire - "sous la protection du tribunal", insiste Michel Ohayon - doit permettre selon lui "de poursuivre l'activité" et de "préparer les meilleures conditions de remboursement des créanciers et entreprises". L'homme d'affaires veut "réduire le périmètre de la société" pour engager "un très fort désendettement".

"FIB est solide, on dispose d'actifs qui font partie des plus beaux de France. Nous avons des problèmes de liquidité et non pas de solvabilité (...) On ne bradera rien", conclut Michel Ohayon. (AFP)

Galeries Lafayette
Michel Ohayon