Mark Parker, le directeur général de Nike, quitte ses fonctions
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New York - A la tête de l'équipementier sportif Nike depuis 2006, Mark Parker va abandonner ses fonctions de directeur général pour être remplacé début 2020 par John Donahoe, un habitué des grands groupes de la tech.
Nike, une page se tourne
M. Parker restera président exécutif du conseil d'administration, une fonction qu'il occupait depuis le départ du co-fondateur de l'entreprise Phil Knight en 2016.
Le dirigeant a assuré dans une interview sur la chaîne d'informations CNBC qu'il resterait très engagé et souhaitait une transition « facile ».
Sous sa houlette, les ventes du groupe de l'Oregon, dans le nord-ouest des Etats-Unis, ont fortement progressé pour atteindre 36 milliards de dollars l'an dernier, et l'action en Bourse s'est envolée, passant d'environ 10 dollars à 95 dollars.
Il a aussi poussé Nike à s'impliquer plus activement sur certaines questions de société, n'hésitant pas par exemple à faire du footballeur américain Colin Kaepernick, connu pour avoir lancé un mouvement de protestation contre les violences policières visant les Noirs aux Etats-Unis en mettant un genou à terre lors de l'hymne américain, l'égérie de l'une de ses campagnes publicitaires.
Nike, sous le règne de M. Parker, n'a pas non plus été épargné par les scandales, comme celui ayant conduit aux départs de plusieurs cadres de l'entreprise en 2018 suite à des témoignages d'employés, en majorité des femmes, dénonçant un environnement « toxique », marqué de discriminations et de harcèlement moral et sexuel.
M. Parker lui-même avait été récemment éclaboussé par un scandale impliquant la marque à la virgule. L'affaire était liée à la suspension pour quatre ans de l'entraîneur vedette en charge d'un programme d'athlétisme financé par Nike, Alberto Salazar, pour infraction aux règlements sur le dopage.
Selon un rapport de l'agence américaine antidopage (USADA), M. Parker avait été mis en copie de courriels l'informant de l'avancée des recherches du Nike Oregon Project (NOP), un projet créé en 2001 et destiné à relancer l'élite de la course de fond aux Etats-Unis.
Sur CNBC, M. Parker a assuré que le conseil d'administration avait passé « plusieurs mois à travailler sur le calendrier de succession » et que son remplacement n'avait rien à voir avec ce dernier scandale.
Son successeur, M. Donahoe, connaît bien Nike, dont il est membre du conseil d'administration depuis 2014.
Il n'est pas un néophyte du management puisqu'il est actuellement directeur général de la société de logiciels ServiceNow et président du conseil d'administration de PayPal. Il était de 2008 à 2015 le patron d'eBay et auparavant celui du cabinet de conseil Bain & Co.
"Son expertise dans les domaines du commerce en ligne, de la technologie, de la stratégie mondiale et du leadership, combinée à ses relations étroites avec la marque, en font un partenaire idéal pour accélérer notre transformation numérique et tirer parti de l'impact positif" du programme stratégique lancé en 2017, a souligné M. Parker.
« Je suis fier d'avoir fait partie de l'aventure de Nike au cours des cinq dernières années grâce à mon rôle au conseil d'administration. Je suis désormais impatient de devenir un membre à part entière de l'équipe, de travailler encore plus étroitement avec Mark, de m'appuyer sur le succès de Nike et de saisir les opportunités à venir », a commenté M. Donahoe dans un communiqué.
L'annonce de ce changement à la tête du géant sportif intervient le même jour que celle du départ du fondateur du groupe Under Armour, Kevin Plank. Ce dernier, qui avait fondé l'entreprise en 1996, va en céder les rênes au 1er janvier 2020 à Patrik Frisk, le directeur des opérations.(AFP)
Image : Nike