LVMH aurait embauché Nicola Brandolese (ex-Luxottica)
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Le groupe de luxe n’a fait aucune communication à ce sujet. Mais Nicola Brandolese lui-même ne laisse planer aucun doute sur l’identité de son nouvel employeur : sur son profil Linkedln, l’ancien président du réseau de distribution de Luxottica indique en une courte phrase avoir rejoint LVMH depuis le 1er juin dernier, tout en précisant qu’il a débuté par “une période d’induction chez Fendi”. Son titre: “Executive, role to be disclosed soon”. Un intitulé de poste laconique et mystérieux.
D’après l’agence Reuters qui cite un memo interne de LVMH, Nicola Brandolese aurait vocation à occuper le titre de Directeur Général. La bourse a immédiatement réagi à cette nouvelle: le titre était largement dans le vert à la clôture: +1,2 pour cent. Il faut dire que le groupe de Bernard Arnault s’offre une recrue de choix. Sous sa présidence, l’activité retail du groupe italien, leader mondial des lunettes haut de gamme, a enregistré une hausse significative de son chiffre d’affaire sur plusieurs exercices consécutifs.
Préparer la succession des hommes de confiance de Bernard Arnault
Luxottica a perdu plusieurs hauts responsables cette année dont Fabio d’Angelantoni qui a lui aussi rejoint LVMH l’an dernier en prenant la tète de Loro Piana. Cette vague de départ coïncide d’une part avec la reprise en main en septembre 2014 du groupe par son fondateur Leonardo del Vecchio, et d’autre part avec la fusion programmée du groupe Luxottica avec Essilor. Ce mariage, très applaudi, répondait à une logique stratégique de complémentarité entre un Essilor qui est le champion mondial des verres ophtalmiques et un Luxottica qui s'est bâti un réseau de distribution global.
Le groupe LVMH a lui aussi des ambitions dans l’univers de l’optique. Le groupe de Bernard Arnault a passé cette année un accord pour la création d’une joint-venture avec Marcolin - grand concurrent de Luxottica. Le groupe de luxe français détient 51 pour cent des parts de cette nouvelle entité. Marcolin, qui appartient en majorité au fonds d'investissement français PAI Partners, possède les 49 pour cent restants. Cet accord permettrait à LVMH de controler directement la production et la commercialisation des lunettes de ses propres griffes (notamment Celine et Christian Dior). Le grand perdant de ces annonces est le groupe Safilo qui détenait plusieurs licences de LVMH et qui avait déjà du faire face à la perte de contrats importants quand Kering avait de son coté décidé de reprendre la main sur ses licences.
L’arrivée de Nicola Brandolese chez LVMH ne sera pas, à priori, liée à ce jeu de poker que mène Luxottica, Marcolin ou Safilo pour asseoir leur suprematie sur l’univers du retail optique, un jeu dans lequel LVMH et Kering entendent jouer leur partition. Dans une note citée par Reuters, les analystes de Mediobanca Securities observent que « Ce recrutement intervient au moment où LVMH prépare la succession de deux des hommes de confiance de Bernard Arnault : Sydney Toledano, le PDG de Christian Dior Couture âgé de 65 ans, et Antonio Belloni, le directeur général délégué de LVMH qui a 63 ans". Un poste clé dans tous les cas.
Credit photo: LVMH,Nicola Brandolese,Luxottica,Marcolin