Luxe: Burberry nomme Marco Gobbetti, de Céline, nouveau directeur général
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Englué dans un certain marasme, le groupe de luxe britannique Burberry appelle à la rescousse Marco Gobbetti, PDG du français Céline, qui prendra les fonctions de directeur général, jusque-là cumulées par Christopher Bailey avec la direction de la création.
M. Gobbetti prendra ses fonctions dans le courant 2017, "dès qu'il en aura la possibilité contractuelle" vis-à-vis de son employeur actuel, a expliqué dans un communiqué Burberry, qui a dû annoncer en mai un plan d'économies. M. Gobbetti est PDG depuis 2008 du groupe de luxe de vêtements et de maroquinerie Céline, propriété de LVMH. "Marco dispose d'une vaste expérience du secteur du luxe international", a souligné Burberry, rappelant qu'il avait été auparavant PDG de Givenchy, de 2004 à 2008.
Christopher Bailey occupe pour sa part le poste de directeur général de Burberry depuis mai 2014, époque où il avait pris cette responsabilité en plus de sa fonction de directeur de la création, qu'il exerçait alors depuis six ans. En vertu du nouvel organigramme dévoilé lundi, le groupe britannique met fin à ce cumul des tâches en déchargeant de la direction générale M. Bailey, qui occupera désormais les seules fonctions de "président et directeur de la création, supervisant tous les éléments de la marque et du design, en partenariat avec le nouveau directeur général".
Burberry a précisé que MM. Gobbetti et Bailey seraient placés chacun sous la responsabilité du président du conseil d'administration de Burberry, John Peace. "Depuis qu'il cumule les fonctions de directeur général et de directeur de la création, Christopher Bailey a fait un excellent travail dans des conditions de marché difficiles", a noté M. Peace.
Le salut des investisseurs
L'arrivée de M. Bailey à la direction générale il y a deux ans avait surpris un certain nombre d'analystes, qui avaient souligné son manque d'expérience à la tête d'une entreprise cotée de cette envergure. Remplaçant à l'époque Angela Ahrendts, partie chez Apple, il a été confronté en effet à un environnement d'affaires très mitigé, marqué notamment par une baisse de fréquentation des magasins Burberry à Hong Kong, région où la marque est très active.
En présentant un plan d'économie sur trois ans en mai, le spécialiste du trench-coat avait prévenu que le marché mondial du luxe n'allait progresser que d'un faible pourcentage par an lors des cinq années à venir, alors qu'il avait bondi de 7 pour cent par an depuis 2010 du fait notamment de l'émergence des consommateurs fortunés chinois.
Lors de son dernier exercice comptable en date (1er avril 2015 au 31 mars 2016), Burberry a subi une baisse de 8 pour cent de son bénéfice net, à 309 millions de livres (360 millions d'euros) et un effritement de 0,3 pour cent de son chiffre d'affaires. Au-delà du souci hongkongais, le groupe a subi une performance décevante en Europe et une stagnation de ses recettes aux Etats-Unis.
L'arrivée de M. Gobbetti "représente un pas en avant pour Burberry, qui a besoin de se réinventer et de se doter d'une direction plus forte", a expliqué Luca Solca, spécialiste du luxe chez Exane BNP Paribas. "La première chose à faire était d'éliminer ce cumul de tâches. Ce sera chose faite en 2017. Mais d'autres changements pourraient être annoncés". Il a souligné toutefois que le nouveau directeur général devrait se faire à l'envergure supérieure de Burberry, dont le chiffre d'affaires annuel représente l'équivalent de 3 milliards d'euros, contre 600 millions pour Céline, d'après les estimations de M. Solca.
Les investisseurs semblaient saluer en tous cas ce renfort prochain et l'action Burberry bondissait de 4,91 pour cent à 1.219 pence lundi vers 14H30 GMT. Le groupe a annoncé de surcroît l'arrivée d'une nouvelle directrice financière, Julie Brown, qui a exercé des fonctions dans ce domaine au sein de plusieurs groupes de l'industrie pharmaceutique. Burberry a souligné sa capacité à organiser de vastes programmes d'économie et de restructuration. Elle va remplacer Carol Fairweather, qui va "quitter l'entreprise pour chercher de nouvelles opportunités", a expliqué le groupe de luxe. (AFP)
Photo: GFW