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J.W Anderson à la place de Guesquière chez Vuitton? LVMH dément formellement

Par Herve Dewintre

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Bernard et Delphine Arnault auraient un nouveau chouchou : J.W Anderson. Il est bien vrai que le jeune créateur irlandais a tout pour plaire : une attitude « cool kid » pile-poil dans l’air du temps, un gout ostensiblement affiché pour l’art contemporain, un clan solide (le styliste Benjamin Bruno, les photographes Jamie Hawkesworth et Steven Meisel, le duo de graphistes stars M/M), un CV béton (il s’est fait repérer à Londres - alors qu’il était visual marchandiser - par Manuela Pavesi, bras droit de Muccia Prada), une merveilleuse aptitude à savoir travailler en équipe avec son studio et à enchaîner les collections.

Un petit prodige de l’image, du produit, du marketing qui ne sait pas coudre mais qui sait merveilleusement bien s’entourer et tirer parti du talent de ses équipes. De son propre aveu : pas vraiment un designer, plutôt un directeur artistique qui sait donner le bon cap. Un leader parfait pour la nouvelle génération Instagram. Le nouveau Hedi Slimane en quelque sorte. Ces qualités composent un mélange explosif et désirable qui font des merveilles chez Loewe, vénérable maison de luxe espagnole spécialisée dans le cuir (propriété de LVMH) dont il est le directeur créatif, mais aussi au sein de son propre label éponyme fondé alors qu’il n’avait que 24 ans ( et bien épaulé depuis 2013 par un investissement conséquent de LVMH).

Anderson, 31 ans, serait à ce point apprécier par son illustre patron Bernard Arnault, que celui-ci envisagerait même de le placer à la tête de Louis Vuitton, en remplacement de Nicolas Guesquière. La rumeur publique fait en effet courir le bruit depuis plusieurs semaines que le directeur artistique qui a pourtant fait des merveilles chez Balenciaga déçoit chez Louis Vuitton. La marque vedette de LVMH avait pourtant beaucoup misé sur le remplaçant de Marc Jacob pour rebooster ses ventes et redorer une image un peu galvaudée par le succès jugé trop criard des accessoires à logo.

Le contrat de Nicolas Guesquière se termine fin 2018

Cette accélération des ventes « premium » est faible et lente, mais elle est réelle. Ce qui n’est déjà pas si mal étant donné le ralentissement général du commerce du luxe au niveau mondial. D’autant plus que Guesquière n’est présent que depuis trois ans. Mais les rumeurs étaient lancées. Elles étaient même alimentées par Nicolas Guesquière lui-même qui avait jeté le trouble le 2 juin dernier sur le plateau du Petit Journal (Canal +) en indiquant qu’il aimerait bientôt fonder son propre label. Il ne faisait pourtant que reprendre ce qu’il avait dit en 2014 à plusieurs journaux Outre Atlantique. Bref, tout était en place donc pour mettre le feu aux poudres.

C’est ce qui s’est passé ce mercredi 20 juillet lorsque Business of Fashion a annoncé le départ probable du directeur artistique de Louis Vuitton au profit du nouvel espoir de la mode. Une annonce reprise aussitôt par Reuters, puis par de nombreuses rédactions de premier plan. Des sources internes chez Louis Vuitton assurent que les équipes s’attendent largement au départ prochain de Guesquière. LVMH a refusé de démentir l’information durant toute l’après-midi. Ce n’est qu’en début de soirée que le grand groupe de luxe a démenti formellement, notamment auprès de WWD, tout départ de Nicolas Guesquière. Le groupe indique que le contrat actuel de Guesquière s’arrête fin 2018.

Un démenti rapide qui est en soi une surprise. Il avait fallu plusieurs jours à LVMH pour nier le départ annoncé de Phoebe Philo chez Céline. Une réactivité qui prouve la fébrilité actuelle du secteur du luxe, d’habitude si réticent à commenter les rumeurs, et désormais si prompt à réagir aux moindres éternuements de la place publique.

Crédit photo : J.W Anderson, capture d’écran site internet

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