Andréa Guerra : nouvel homme fort de LVMH
loading...
La nomination du français Anthony Ledru à la tête du géant américain Tiffany & Co. précédera vraisemblablement une série de changements importants au sein de LVMH. L’ancienne directrice de la rubrique luxe de l’agence Reuters à Paris, Astrid Wendlandt, révèle sur sa plateforme d’informations Miss Tweed que la moitié des membres du comité exécutif du puissant groupe de luxe devrait se retirer dans un laps de temps compris entre 6 et 24 mois. Michael Burke, indique la journaliste, devrait quitter son poste chez Louis Vuitton pour être remplacé par Pietro Beccari, directeur général de Christian Dior Couture. Ce passage de relais devrait prendre au moins une année. "Beccari ne pourra pas quitter Dior tant que sa propre succession ne sera pas assurée" observe Astrid Wendlandt dans son enquête. Damien Bertrand (actuel manager director chez Dior) serait cité en interne comme un potentiel successeur de Pietro Beccari. Sidney Toledano tout d'abord et Nicolas Bazire dans un second temps prépareraient eux-aussi leurs départs.
Parallèlement à ces départs des anciens compagnons de route de Bernard Arnault, se déroule la montée en puissance de nouveaux arrivants. Parmi ces nouveaux hommes forts de LVMH, figure Andréa Guerra dont le parcours au sein du groupe de luxe est fulgurant. Né en 1965, cet italien diplômé de la Sapienza Università di Roma a débuté sa carrière comme directeur marketing de Marriott International avant d’être promu directeur général chez Merloni Elettrodomestici. En 2004, il prend la direction générale du groupe Luxottica. C’est un poste d’envergure qui justifie son rôle, pour quelques mois, de conseiller stratégique pour le commerce, la finance et l’industrie auprès du gouvernement italien de Matteo Renzi.
Supervision des marques Loro Piana et Fendi
Précisons enfin, qu’avant d’être embauché, à partir du 16 mars 2020 comme directeur général de LVMH Hospitality Excellence, ce très convoité manager (la presse italienne voyait en lui le successeur idéal de Louis Camilleri à la tête de Ferrari) a été également, pendant six ans, président exécutif d’Eataly, acteur de premier plan de la gastronomie italienne. Depuis son arrivée chez LVMH (dont il est par ailleurs membre du Comité Exécutif), la tâche d’Andrea Guerra consiste à développer le pôle hôtellerie de luxe du groupe. Ce pôle regroupe les hôtels Cheval Blanc et les activités de la société de loisirs Belmond qui propose hôtels de luxe, trains touristiques, safaris et croisières fluviales.
L’activité hôtelière est naturellement déprimée cette année en raison de la pandémie, mais le talent d’Andréa Guerra ne demande qu’à être déployé. C’est du moins ce que nous indique la mission supplémentaire qui a été confiée fin décembre au manager italien. Une note interne au groupe indique en effet qu’Andréa Guerra, tout en continuant à se concentrer sur le développement de l’hôtellerie de luxe, supervisera désormais les maisons italiennes Loro Piana et Fendi. C’est la première fois que le dirigeant opèrera au sein d’une maison de mode. « Ce nouveau périmètre donnera à Andrea l'occasion d'élargir sa compréhension de l'activité et de la culture du groupe » indique pour l’occasion Toni Belloni. Le PDG de Fendi, Serge Brunschwig, et celui de Loro Piana, Fabio d’Angelantonio, qui relevaient auparavant de Toni Belloni, rendront compte directement à Andrea Guerra dès ce mois de janvier. Directeur Général Délégué de LVMH, l’homme d’affaire lombard Antony Belloni faisait partie depuis plus de 20 ans de la garde rapprochée de Bernard Arnault. Lui aussi, visiblement, prépare sa succession.
Crédit photo : LVMH