Seme : de la graine à la mode, Velcorex boucle la boucle du made in France
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Le nom est joli et opportun pour ce lancement du groupe Velcorex, qui signe également un début de diversification. Ou plutôt, un accomplissement : Seme, comme la graine, comme l’idée, comme la pousse, est la première marque de mode lancée au sein du groupe alsacien Velcorex, axé sur le tissage et la filature.
Seme, marque mixte aux patronages différenciés pour s’adapter aux morphologies féminines et masculines, sera lancée cet automne autour de belles pièces intemporelles, telles des vestes de peintre et de travail, des chemises et quelques accessoires. Et coupée dans les tissus produit par le groupe, entre velours, toile et gabardine de coton, lainage et depuis peu lin, toujours haut de gamme. La fondatrice est Agathe Schmitt, la fille du dirigeant de Velcorex. La jeune femme, ex-acheteuse au Bon Marché, s’est appuyée sur son expérience professionnelle, son regard, ainsi que sur l’expertise industrielle du groupe familial.
Pierre Schmitt s’emploie depuis des années à reconstruire autour de sa première entreprise, Philea (tissages fluides) et de Velcorex, le célèbre veloutier racheté en 2010, un pool d’atelier de tissages de pointe en Alsace, entre le Haut-Rhin et le Bas-Rhin. L’industriel a également repris Tissage des Chaumes, notamment spécialisé dans le tweed haut de gamme, et, en 2014, Emanuel Lang. Ces deux ateliers, emblématiques de l’expertise textile à la française, disposent chacun d’un savoir – faire unique.
Les quatre sites dessinent une carte hexagonale du savoir-faire textile complémentaire, pour des tissus exclusifs, prisées des grandes marques de luxe et de sportswear. Manquait à cet ensemble la filature, créée au sein d’Emanuel Lang voici à peine deux ans. Dotée de machines Schlumberger remises en services pour l’occasion, elle est l’une des très rares, peut-être la seule filature de lin « au sec », en France. Et ce dans un contexte où certains industriels textiles, comme Safilin, tentent de reconstruire ce maillon de la filière linière, délocalisé depuis des dizaines d’années alors que la plante pousse essentiellement en France et aux Pays-Bas.
Seme est donc chargé d’histoire, une incarnation du produit textile français, en quelque sorte. « L’une de nos pièces phares est le jean en lin, souligne Agathe Schmitt, produit en France depuis la graine ». Son projet, parce qu’il propose un vestiaire complet est particulièrement abouti. « Au Bon Marché, j’étais sans cesse en quête de nouvelles marques féminines, on voit beaucoup de labels passer, de jeunes marques qui se créent autour de la durabilité de la relocalisation. Mais elles proposent souvent du monoproduit, ou des gammes très limitées. Nous, nous avions accès à la matière. J’ai donc choisi de revenir en Alsace pour monter ce projet, avec un outil unique. La singularité de Seme est aussi de porter une grande attention aux détails : poches passepoilées et soufflet, coutures soignées, etc. », détaille la fondatrice de Seme.
Les pré-commandes seront lancées en juin et présentées sur le e-shop, en cours de création, dès septembre.