Robert Rodriguez (Halston) : « Comme Halston, je m'entoure toujours d'orchidées »
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Passée entre les mains de plusieurs investisseurs depuis la mort de son fondateur - dont celles du producteur déchu Harvey Weinstein - la marque Halston tient plus que jamais fièrement debout. Ce grand nom de la mode américaine, né en 1966 en tant que label de prêt-à-porter, résonne à présent aux oreilles d’un public plus large grâce à la série Netflix du même nom.
Depuis 2007, Halston est lié au groupe Hilco Brands et a connu à sa tête de nombreux directeurs créatifs : Marco Zanini , Marios Schwab, l’actrice Sarah Jessica Parker. Depuis fin 2019, Robert Rodriguez en assure la direction artistique et a notamment imaginé avec les équipes de Netflix une collection capsule - disponible en pré-commande depuis lundi. FashionUnited a échangé par mail avec Robert Rodriguez pour mieux connaître l’héritier d’une esthétique qui a fait la renommée de la mode américaine.
Vous êtes arrivé chez Halston en 2020. Quel bilan tirez-vous de cette première année ?
J’ai en réalité débuté en tant que directeur de la création chez Halston en novembre 2019. C’est peu après que j’ai commencé à envisager le rebranding du nouveau Halston. C’était un moment passionnant pour moi, car j’ai admiré le travail d’Halston tout au long de ma carrière et ressentais une immense admiration pour la marque. La première fois que j’ai entendu ou vu le nom Halston, je crois que c’est lorsque ma mère m’a fait cadeau d’un flacon de son parfum pour homme. J’avais environ douze ans, et déjà à l’époque, jeune garçon, je savais que je voulais créer des vêtements pour femmes.
La maison de couture Halston a-t-elle conservé toutes les collections conçues par Roy Halston Frowick ? Quelle est votre relation avec ces archives ? Y faites-vous souvent référence ou essayez-vous de garder une certaine distance avec cet héritage ?
Les archives de Halston sont conservées. Bien que je ne les consulte pas souvent de manière physique, je me réfère régulièrement à des photos et à des travaux antérieurs pour m’inspirer. J’essaie de rester fidèle à l’héritage de la marque tout en restant moderne et frais.
D’un point de vue créatif, comment développez-vous une marque avec un passé aussi emblématique ?
D’une manière ou d’une autre, Halston et moi sommes très semblables dans tout ce qu’il aimait. Nous sommes tous deux minimalistes lorsqu’il s’agit de concevoir des collections. La fluidité et la féminité ont toujours fait partie de mon ADN et il y a ce côté sexiness que nous aimons tous les deux. J’essaie de rester fidèle à l’essence de l’esthétique d’Halston, tout en la réinterprétant pour la femme d’aujourd’hui.
La série Halston, proposée par Netflix, fait désormais connaître la marque à un plus large public. Concrètement, avez-vous déjà pu constater des impacts sur la marque ?
La série a redynamisé la marque en mettant en lumière l’incroyable impact d’Halston sur la mode, en particulier auprès de la jeune génération d’aujourd’hui qui ne le connaissait pas. Nous avons observé d’énormes pics sur notre compte Instagram et dans le trafic de notre site web ; nous pensons que cela va continuer à présent que la collection capsule a été lancée.
La série Netflix dévoile le processus de création de Roy Halston Frowick et son extravagance. Votre processus à vous présente-t-il des similitudes avec le sien ? Quel est-il ?
Comme Halston, je m’entoure toujours d’orchidées. En ce qui concerne mon processus, je fais souvent référence à ses œuvres passées. J’essaie de rendre hommage à Halston tout en le modernisant pour la femme d’aujourd’hui. Je consulte également le mannequin d’Halston, Chris Royer. Nous nous entretenons tous les dimanches et nous parlons d’Halston, de son inspiration et de sa personnalité. Elle me sert aussi de mentor, je l’interroge souvent et partage avec elle des croquis pour recueillir son point de vue sur ce que penserait Halston.
Halston est synonyme de glamour, notamment mis en avant par la série Netflix. En 2021, que signifie le glamour pour la maison de couture Halston ?
Après plus d’un an passé à rester chez soi, les femmes sont de nouveau prêtes à s’habiller et à embrasser l’idée de glamour. Chez Halston, le glamour est toujours conçu de manière minimaliste, sans fioritures. Il s’agit de silhouettes sexy, de couleurs vives et de l’utilisation de matières caractéristiques tels que le jersey de viscose, la mousseline de soie lurex et les imprimés batik qui ont fait la réputation de Halston.