Richard Quinn éblouit la Fashion Week de Londres
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L'étoile montante de la mode britannique Richard Quinn a ébloui Londres lors du deuxième jour de la Fashion Week, samedi, qui a vu les créations colorées de Molly Goddard et le premier défilé londonien de Petar Petrov.
God save the Quinn
Robes à traines, fleurs et cristaux à gogo: Richard Quinn a joué à fond la carte du glamour dans un show fastueux au Lawrence Hall, vaste bâtiment art déco à deux pas de Westminster, inondé de fleurs pour l'occasion.
Des robes et pantalons constellés de perles et de cristaux, jusque sur les cagoules recouvrant intégralement le visage des mannequins: les créations époustouflantes de l'Anglais ont rendu hommage aux "pearlies", ces Londoniens issus de milieux populaires qui depuis des décennies ornent blousons et pantalons de centaines de boutons de nacre.
Sur un tailleur pantalon pattes d'éph' l'inscription "God save the Quinn", inscrite en cristaux, flatte l'égo du styliste dont l'ascension a été fulgurante.
Diplômé il y a quatre ans de la prestigieuse école londonienne Central Saint Martins, cet Anglais de trente ans a été rapidement reconnu pour son audace et son originalité. Il y a deux ans, en février 2018, la reine elle-même assistait, au premier rang, à son défilé et lui remettait le premier "prix Elizabeth II pour la mode". Trois mois plus tard l'avocate Amal Clooney, épouse de l'acteur George Clooney, donnait un second coup de projecteur sur son travail en arborant une robe de sa création dotée d'une impressionnante traine fleurie et portée avec un simple pantalon.
Pour son spectacle londonien, Richard Quinn a collaboré avec la prêtresse de la mode Carine Roitfeld. Défilant en robes bouffantes, à traîne, ou à corset, en satin fuchsia ou à imprimé fleuri, les mannequins ont achevé le show au son de "Dancing Queen", revisité en live par la chanteuse galloise Hannah Grace, tandis qu'une pluie de confettis tombait sur les spectateurs.
Des paillettes chez Halpern
Bleu électrique, fuchsia, sequins omniprésents... Cela brillait aussi chez le créateur Michael Halpern, passé par Oscar de la Renta et Versace après avoir débuté sa carrière à New York.
Robe bustier courte et moulante dotée de noeuds géants sur les côtés, combinaison moulante pattes d'eph' en sequins multicolores : la femme Halpern est ultra glamour et s'affiche sans complexes.
Des tenues sensuelles et colorées qui tranchaient avec le solennel des couloirs du tribunal de l'Old Bailey, l'équivalent de la cour d'assises de Londres, dans lequel était organisé le défilé.
Résilience chez Rejina Pyo
Moins spectaculaires mais plus portables, les robes s'affublent d'épaules bouffantes ou asymétriques chez Rejina Pyo. Cette créatrice née en Corée du Sud et basée à Londres a remporté le prix "talent émergent britannique" lors des derniers Fashion awards, récompenses de la mode britannique, en décembre 2019.
Les couleurs sont automnales: noir, beige et brun, égayé de touches de bleu et de vert. Pour cette collection, Rejina Pyo "s'éloigne des tons clairs et gais des saisons précédentes en réaction à l'époque", explique-t-elle dans ses notes de collections. Pas de sentiment de tristesse ou de défaite, assure la créatrice, quinze jours après le Brexit et après deux attentats ayant touché Londres en quelques mois, et "mais un sentiment de détermination".
"Cette collection est une observation de la résilience de cette ville et comment sa persévérance peut se révéler de manière inattendue", dit-elle.
Côté matières, le cachemire et l'alpaga contrastent avec les cuirs.
Débuts londoniens pour Petar Petrov
Petar Petrov a fait ses grands débuts sur la scène londonienne samedi matin.
Investissant l'Institut royal des architectes britanniques (RIBA), bâtiment classé près de Regent's Park, le créateur qui vient de fêter les dix ans de sa marque a dévoilé une collection femme automne/hiver 2020/211 raffinée et luxueuse, avec des silhouettes fluides et généreuses. Les manches sont extra longues et évasées, le tailleur pantalon est porté large et retenu par une fine ceinture. Les pièces sont modulables, les vestes drapées pouvant se nouer de différentes manières.
"J'ai grandi sans élégance, dans une ville socialiste, tout le monde avait la même chose", a expliqué en coulisses le styliste qui a passé son enfance en Bulgarie et en Ukraine avec sa mère couturière, à l'époque soviétique.
Elle lui a transmis son amour des tissus et fait partie intégrante de l'entreprise.
Molly Goddard retourne en enfance
Sa robe en tulle rose bonbon portée par Villanelle, personnage de tueuse et "fashion victim" dans la série américano-britannique "Killing Eve" a marqué les esprits des fashionistas.
Les froufrous reviennent cette fois dans des robes courtes ou des hauts dotés de plis serrés. Pour cette collection, la Britannique de 31 ans s'est inspirée de son enfance et des marchés vintage de Londres, après avoir redécouvert une photo de son père et elle, petite fille.
"ça a été en quelque sorte le point de départ de ma collection, mon enfance près de Portobello market, c'était un quartier tellement amusant", a-t-elle raconté après le défilé, expliquant qu'enfant, elle s' "habillait" spécialement pour faire un tour sur ces marchés.
Comme dans le bric-à-brac des étals, les genres se mélangent chez Molly Goddard et les robes et jupons se portent avec des pulls en mohair. Côté couleur, l'hiver s'annonce gai: jaune canari, bleu roi, rose et rouge combinés.(AFP)
Photo: Richard Quinn AW20/21, Catwalkpictures