Pour son premier défilé hommes, Balenciaga puise dans sa tradition haute couture
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Jamais en un siècle d'existence Balenciaga n'avait présenté un vêtement pour homme sur un podium. C'est chose faite depuis mercredi, à Paris, avec un défilé où la maison centenaire a puisé dans une longue tradition haute couture.
Très attendu, au premier jour de la fashion week masculine parisienne, le show-événement Balenciaga a proposé des vêtements, amples ou ajustés, qui sont autant d'hommages à l'histoire de la griffe créée en 1917 par Cristobal Balenciaga, "le couturier des couturiers".
Directeur artistique depuis octobre dernier, le Géorgien Demna Gvasalia, 35 ans - qui a succédé à l'Américain Alexander Wang - voit l'homme Balenciaga dans des costumes aux coupes classiques, portés sur des pantalons bouffants et des chaussures à talons compensés. "Cristobal Balenciaga était un maître-tailleur et dans nos archives sont conservés les premiers croquis de vêtements pour hommes que le couturier avait dessinés non seulement pour ses clients mais aussi pour lui-même", précise Balenciaga. "Les coupes signées aujourd'hui Demna Gvasalia sont l'équivalent masculin des lignes haute couture de la marque."
L'expérience du sur-mesure de Balenciaga est mise au service de cette première collection printemps-été 2017 où les manteaux droits, en peau, alternent avec les bombers, les blousons ultra-courts, les chemises à manches courtes ou les t-shirts moulants.
Le vestiaire du soir est, lui, d'inspiration liturgique avec des costumes dont la soie a été tissée par le fournisseur du Vatican. Le défilé s'est d'ailleurs déroulé sous les verrières du collège jésuite de Paris, Saint-Louis de Gonzague, dans le 16e arrondissement. En accord avec le lieu, l'homme porte une étole sur sa veste dont les teintes rappellent la pourpre cardinalice. Le reste de la palette de couleurs va du noir au marine, en passant par le vert menthe ou le carmin.
Streetwear à la japonaise pour Facetasm
Perfectos vieillis et sans manches, t-shirts larges à encolure asymétrique, trenchs déstructurés, gilets de sécurité phosphorescents revisités pour le quotidien, pantalons extra-larges...: le Japonais Hiromichi Ochiai, spécialiste du streetwear, a fait de sa griffe Facetasm l'une des plus prisées des jeunes tokyoïtes.
Pour le printemps et l'été prochains, le créateur de 39 ans, finaliste du prix LVMH 2016, poursuit son travail remarqué sur les proportions en revisitant les basiques avec fraîcheur et audace, et une finition quasi couture, comme ces jambes de pantalon aux lacets montants aperçus lors du show organisé dans un ancien atelier parisien du quartier populaire de la Bastille. "Je vis à Tokyo où il n'y a pas de frontières entre haute couture et le prêt-à-porter. Je pense pouvoir réaliser des créations différentes des styles européens, car je peux travailler des deux façons, respectant les règles, mais en même temps je n'y suis pas obligé !" a-t-il confié à l'AFP, en coulisses.
L'unisexe sophistiqué de Y/Project
Le Belge Glenn Martens, directeur artistique de la griffe française Y/Project, a convié journalistes et acheteurs sur le Maxim's sur Seine, Port de Suffren, pour dévoiler une collection célébrant à nouveau une mode unisexe, balançant entre l'élégance sophistiquée et le streetwear urbain. Au final, le vestiaire joue sur la versatilité et l'audace: jogging de ville sous chemise satin rose, pull coton ample aux manches papillon, manteau droit avec effets de manches...
Entre deux couches de tulle, le créateur emprisonne des fleurs fraîches pour y tailler des blousons ou des corsages. Avec des grands revers à boutonnage latéral, le jean est super baggy, porté comme le reste de la collection avec des babouches.
Valentino et l'idée d'inachevé
Valentino propose une garde-robe masculine classique et pratique, déclinée autour des basiques que sont la chemise, la veste et le pantalon à pinces. Maria Grazia Chiuri et Pierpaolo Piccioli se sont inspirés de l'exposition "Unfinished: Thoughts Left Visible" que le Metropolitan Museum de New York consacre actuellement au thème du "non fini". "Qui peut dire qu'une oeuvre est finie ?", s'interrogent les deux créateurs qui ont travaillé sur l'idée d'inachevé.
Résultat: des doublures non cousues qui créent des effets de superpositions ou encore des points de couture "lents" qui donnent l'impression de faufilages oubliés. Pour le printemps, les looks sont très militaires avec du kaki ou des impressions camouflage sur des manteaux longs ceinturés, des parkas ou des trenchs. Les motifs animaliers (fauves) sont aussi présents sur les blousons. (AFP)
Photos: Balenciaga PR