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Place Vendôme, un joaillier lance une première collection en diamants de laboratoire français

Par AFP

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Paris - Le joaillier Courbet, installé place Vendôme à Paris, a présenté mardi une collection de joaillerie sertie de diamants de laboratoire produits en France, une première alors que ces gemmes sont essentiellement fabriquées aux Etats-Unis, en Russie ou en Chine.

Jeune marque lancée en 2018 et qui se revendique « écologique », Courbet utilise uniquement de l'or recyclé, issu de déchets électroniques ou industriels, et des pierres cultivées en laboratoire qui ont les mêmes propriétés physiques et chimiques que celles extraites d'une mine.

« Jusqu'à présent, nous achetions des diamants cultivés en Russie, dans un site qui utilise une centrale hydroélectrique, et aux Etats-Unis dans une société fonctionnant à l'énergie solaire. Mais notre ambition a toujours été d'avoir un circuit plus court, et de nous approvisionner en France », a expliqué à l'AFP le PDG de Courbet, Manuel Mallen.

Pour sa collection baptisée Pont des Arts, qui ne compte que 8 pièces, Courbet a utilisé des diamants fabriqués par la société Diam Concept, hébergée dans un laboratoire du CNRS en Seint-Saint-Denis et seule dans l'Hexagone à produire des pierres de laboratoire destinées à la joaillerie.

« Je travaille sur ces techniques depuis 1988 », a souligné lors d'un point presse Alix Gicquel, chercheuse et PDG de Diam Concept, qui fait littéralement « pousser » des diamants pendant quatre à six semaines : dans un « réacteur », sorte de four à micro-ondes, sont introduits hydrogène et méthane qui à très haute température font cristalliser du carbone, couche par couche, sur une fine lamelle de diamant.

D'ici à quelques mois, une levée de fonds permettra à Diam Concept d'intensifier sa production grâce à trois nouveaux « réacteurs » - d'un coût de 500 000 euros chacun - et de fabriquer quelque 2 000 diamants bruts en 2020.

« Une joaillerie 100 pour cent faite en France a autant de sens qu'une horlogerie 100 pour cent faite en Suisse », estime Manuel Mallen, dont la marque met en avant « une traçabilité et une transparence sans précédent, ainsi qu'une très faible empreinte carbone ».

Il estime que les bijoux « écologiques » sont « une lame de fond, il y a de plus en plus de demande. Nos clients veulent consommer différemment, comme ils le font déjà pour l'alimentation, les vêtements ou les voitures ».

En France, les prix des pierres de laboratoire sont généralement inférieurs de 30 à 40 pour cent à ceux des diamants miniers. Dans sa collection, Courbet propose par exemple une bague en or rose, sertie d'un diamant cultivé de 0,4 carat, à 4 200 euros. (AFP)

Photo : Unsplash

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