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Petite fille voilée dans la campagne Gap Kids: que dit la loi?

Par Herve Dewintre

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Plusieurs centaines de tweets chaque jour: la polémique liée à la présence sur la nouvelle campagne de publicité Gap Kids d’une fillette portant le voile ne s’éteint pas. Des commentateurs ont beau faire remarquer, à juste titre, qu’une fillette voilée figurait déjà dans la campagne « Back to school » l’année dernière, rien n’y fait : un hashtag appelant au boycott de gap a même fait son apparition en fin de semaine dernière ; il continue d’être largement alimenté.

Des personnalités politiques de tous bords ont joint leurs voix à ce concert de protestations : « "Rien n'autorise ni ne justifie qu'on voile des petites filles : où est leur liberté ? Où est leur libre arbitre ? Où est leur choix ?", écrit la députée REM Aurore Berger. De son coté, Lydia Guirous, porte-parole des Républicains, affirme : « "Gap poursuit sa soumission à l'islamisme avec ses affiches de petites filles voilées". 7000 personnes ont signé la pétition mise en ligne il y a quatre jours sur le site change.org. Son titre : « Le hijab n’est pas un jeu d’enfant ! »

Cette campagne est destinée à être diffusée dans plusieurs pays, notamment les Etats Unis et la Grande Bretagne. Elle est accessible sur les réseaux sociaux de Gap Kids. « Cette campagne, indique l’enseigne américaine, encourage les enfants à renouer avec l’école en célébrant les différences et en offrant de nouvelles sources d’inspirations ». Les enfants choisis pour apparaître dans les visuels de cette campagne ne sont pas mannequins. « Ils viennent, précise Gap sur son site, du PS13 de Harlem, à New York ». Pour Gap, il ne s’agirait donc pas de faire du prosélytisme religieux, mais de célébrer la diversité. « Nos clients et les employés ont des origines, des religions et des modes de vie très différents, et nous les soutenons tous. »

« Pas contraire à la loi, mais… »

Il y a deux ans en été, période décidément propice aux polémiques sociétales, à défaut d’actualité politique ou économique, le burkini avait alimenté la chronique. Cet été, la présence du voile entourant le visage d’une enfant fait polémique. Certains twittos s’étonnent en toute bonne foi de cette polémique et font remarquer que la France aurait peut-être un problème avec l’Islam. Cette interrogation est soutenue depuis plusieurs mois par les travaux de personnalités médiatiques de premier plan, dont la journaliste, réalisatrice et écrivaine Rokhaya Diallo qui indique qu’il faut se poser la question d’un racisme d’état. Au delà des ressentis particuliers et des avis personnels, que dit la loi ?

Pour Nicolas Cadène, auteur de « La Laïcité pour les nuls » et rapporteur de l’Observatoire de la laïcité, une instance créée en 2007 pour aider le gouvernement à faire respecter le principe de laïcité en France, la campagne mettant en scène une écolière voilée n’est pas contraire à la loi française. « Le principe de neutralité ne s’applique qu’à l’Etat et aux agents publics, indique le rapporteur dans les colonnes du Parisien. Une entreprise privée peut, quant à elle, communiquer comme elle l’entend. »

Petit bémol : si elle n’est pas contraire à la loi, cette campagne, telle qu’elle a été conçue, n’aurait pu être réalisée en France. En effet, les enfants photographiés dans cette campagne sont des écoliers. Hors les élèves, en France, du moins dans les écoles publiques, n’ont pas le droit de porter des signes religieux ostensibles. Ce même principe s’applique dans les collèges et les lycées publics. Rappelons, qu’en France, le voile est considéré comme un signe religieux. « L’objectif est de garantir aux élèves l’acquisition des connaissances de base sans pression extérieure, de sorte qu’une fois majeure, ils puissent se forger leur propre conviction. »

Credit photo: Gap Facebook, capture d’écran twitter

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