Paraboot revient sur le devant de la scène
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Il y a des marques, des noms, qui font tellement partie du paysage qu’on ne s’imagine pas sans eux. C’est la famille. Paraboot fait partie de ces griffes patrimoniales, « à héritage ». Une pierre à l’édifice de l’imaginaire collectif français, à l’arrière-plan mais toujours là.
Ces temps-ci, la marque made in France revient sur le devant de la scène. Parce que l’authenticité, la pérennité, la solidité, la stabilité redeviennent des valeurs fortes. Parce qu’aussi, sans doute, la pandémie, son télétravail, sa vie réduite, ses joggings, ses vieilles baskets « doudous » ont réveillé très fort l’envie de « vrais » vêtements, et de « vraies » chaussures. De représentation sociale et de structuration.
« sortir Paraboot de sa zone de confort »
C’est dans ce contexte qu’Eric Forestier, dirigeant de Paraboot depuis mai 2019, veut insuffler une nouvelle jeunesse à la griffe haut de gamme (entre 380 et 1000 euros) et plus que centenaire en passe de devenir une icône mode. Le manager passé notamment chez Salomon, a été appelé par la famille Richard, fondatrice et propriétaire de Paraboot depuis 1908. Il dirige la société mère de la marque, Richard Pontvert, qui fabrique et commercialise les chaussures à cousu goodyear et norvégien, ses grands savoir-faire, ainsi que le pôle de distribution et ses 31 boutiques en propre. Et cherche à « sortir Paraboot de sa zone de confort » tout en s’appuyant sur son ADN très affirmé de marque familiale, française, à fort teneur en savoir-faire, premium, transversale et transgénérationnelle. « Les propriétaires sont restés de vrais entrepreneurs, au sens noble du terme. Ils ont une vraie ambition pour leur entreprise », explique Eric Forestier.
La marque fabriquée à 85 pour cent sur son site de Saint-Jean de Moirans, le reste au Portugal dans un site exclusif emploie 140 personnes et réalise en moyenne un chiffre d’affaires de 20 millions d’euros, dernièrement impacté par la crise sanitaire. « Mais les fondamentaux sont très bons, nous sommes une entreprise saine », indique encore le dirigeant. L’Enjeu est avant tout aujourd’hui de rendre Paraboot plus « percutant ». Les collections ont été resserrées, rationnalisées, en vue d’implantations hors du champ habituels de la marque, soit les chausseurs traditionnels. En ligne avec ses ambitions, la marque est aujourd’hui diffusée dans les grands magasins (les Galeries Lafayette, le Bon Marché, le Printemps), ainsi que dans de beaux concept stores, comme The Next Door et Centre Commercial. Elle s’est aussi dotée tout récemment d’un site de vente en ligne, dont elle avait fait l’impasse auparavant. Et espère ouvrir prochainement un flagship dans un beau quartier de la Rive-Droite parisienne.
Celui-ci décline une collection lisible, recentrée, où les modèles « cultes », (les bottines Elevage et Imbattable, les derbys et mocassins) côtoient des nouveautés ainsi que les collaborations récemment instituées, l’actuel avec l’Arpenteur. La femme encore anecdotique a fait l’objet d’un soin particulier, avec de nouvelles couleurs et notamment un modèle destiné à booster les ventes estivales, en raphia. Au menu également, la relance de la seconde marque de l’entreprise Galibier, la chaussure de montage iconique des années quatre-vingt. Les dernières campagnes sont présentées, illustrant le côté transgénérationnel et authentique de la marque et incarnés par des artisans, marins, viticulteurs, et leurs familles.
« En France, la clientèle reste encore très traditionnelle. C’est beaucoup moins le cas au Royaume-Uni et au Japon, où nous sommes une marque de mode. Le travail est déjà fait », souligne Eric Forestier. Paraboot réalise 65 pour cent de son chiffre d’affaires en Europe, 30 pour cent entre le Japon et la Corée, du Sud, le solde essentiellement dans la zone Amériques. Les Etats-Unis sont actuellement la cible de la marque qui a posé une filiale sur place.
Crédit : Paraboot