Panafrica : Bien dans leurs baskets de marque responsable
loading...
L’Afrique les a séduit. Et la mode éco-responsable aussi. Les deux parcours de ces jeunes « Millenials », qui s’étaient connus il y a quelques années à la Sorbonne, les ont réunis autour d’un même projet de conscience. Leur envie de bien faire les choses, en toute transparence, les a ammené à créer Panafrica, une marque de baskets éthiques distribuée aujourd’hui dans quinze pays du monde. Rencontre avec ses fondateurs.
D’où venez-vous ?
Nous sommes Hugues et Vulfran, associés, mais surtout amis depuis la fac. Nous nous sommes rencontrés sur les bancs de la Sorbonne, en études de géographie et d’urbanisme.
Nos chemins se sont séparés quand Hugues est parti vivre sa première expérience professionnelle en Afrique de l’Ouest, au sein d’une start-up de méso-financement. Il y a vécu pendant trois ans : au Sénégal, en Côte d’Ivoire, puis au Congo, à Brazzaville.
De son côté Vulfran a débuté sa carrière en tant que directeur du développement dans un grand groupe immobilier, explique Hugues.
Amis et complémentaires, nous sommes restés en contact et nous étions promis de créer un jour notre entreprise. Ce rêve se concrétisera quelques années plus tard…
D’où est né le projet de créer une marque de chaussures ?
Un jour, Hugues est rentré en France pour les vacances avec des tissus Wax dans sa valise. Très inspirés par ces tissus colorés, nous avons imaginé une façon de l’arborer au quotidien, en l’intégrant dans une basket.
L’idée de Panafrica est née de cette découverte du continent africain et de ses savoirs faire. Panafrica est également née d’une prise de conscience. En effet, l’industrie textile étant souvent pointée du doigt pour son manque de transparence, nous avions envie d’être bien dans nos baskets en créant une marque responsable, qui laisse une empreinte positive.
En quoi consiste ce projet mode à impact social, économique et environnemental ?
Sur notre marque reposent des engagements forts. Tout d’abord, nous avons choisi de privilégier nos achats de matières en Afrique de l’Ouest afin de soutenir les économies locales.
Nos chaussures sont fabriquées dans un atelier au Maroc avec lequel nous avons signé une charte éthique pour s’assurer des bonnes conditions de travail des employés. Nous sommes soucieux de l’impact social de notre activité et avons créé le programme Walk For School. Pour chaque paire achetée, 10 pour cent des bénéfices sont reversés à nos associations partenaires en Afrique de l’Ouest afin soutenir des projets d’accès à l’éduction et à la formation professionnelle.
Sur la partie environnementale nous avons décidé de travailler du cuir lowchrome pour nos modèles. Nous avons également développé une collection vegan, sans matières animales. Enfin, nos chaussures sont vendues dans des boites en carton recyclé.
D’autres points forts de Panafrica...?
Tout d’abord, nous sommes très admiratifs de nombreux projets qui, comme nous, ont choisis de bien faire les choses en intégrant la responsabilité sociale, économique et environnementale au cœur de leur modèle d’entreprise.
Les points forts de notre projet sont le style original et très reconnaissable de nos modèles. Nous avons imaginé des chaussures que nous sommes fiers de porter, tout en apportant une petite touche colorée à nos tenues du quotidien. Nous avons relevé le défi de proposer un produit à la fois mode et éthique.
Combien de collections réalisez-vous par an ?
Jusqu’ici, nous avions une collection par an. Nous développons actuellement des modèles hiver, pour des Panafrica toute l’année.
Quels sont vos prix ?
Nos modèles sont vendus entre 75 et 115 euros, en fonction des matières (cuir ou toile).
Où peut-on acheter vos produits ?
Nous avons un site e-commerce. Nos chaussures sont également distribuées auprès de 70 revendeurs en France et dans une quinzaine de pays. Nous sommes notamment présents aux Galeries Lafayette et au BVH à Paris.
À quels salons participez-vous ?
Nous exposons au Who’s Next – Première Classe à Paris, deux fois par an. Cette année nous participions pour la première au Momad à Madrid.
Comment votre marque a-t-elle été accueillie en Espagne?
Nous avions déjà quelques revendeurs espagnols avec lesquels nous avons de bonnes relations commerciales.
Le salon Momad était l’opportunité de développer notre réseau de distribution dans ce pays où notre marque n’a pas encore la notoriété qu’elle a sur le marché français. Nous avons pu rencontrer de nouvelles enseignes et agrandir notre nombre de points de vente sur le marché espagnol, notamment à Majorque.
Qui achète de la mode « responsable » ?
Notre cible est jeune et varie de 25 à 35 ans en moyenne, urbaine, très connectée et à la recherche de nouveautés. Leur pouvoir d’achat leur permet à la fois de se faire plaisir et de donner du sens à leur consommation.
Quels sont vos prochains défis ?
Nous travaillons actuellement avec notre styliste sur le développement de notre catalogue. Nous préparons notamment le lancement de deux nouveaux modèles pour le printemps 2018.
En parallèle nous développons le programme Walk For School et cherchons de nouvelles solutions pour réduire notre impact environnemental.
Photo : courtoisie de Panafrica