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Orthopédie et glamour, cinq choses à savoir sur Birkenstock

Par AFP

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Birkenstock x Manolo Blahnik. Credits: Birkenstock

Francfort (Allemagne) - Voir l'actrice Margot Robbie troquer ses talons hauts pour une paire de Birkenstocks roses dans le blockbuster "Barbie" montre à quel point les sandales allemandes sont devenues des accessoires de mode incontournables.

Voici cinq choses à savoir sur le destin improbable d'un fabricant de nu-pieds né il y a 250 ans en Allemagne et initialement tourné vers l'orthopédie, bientôt coté à Wall Street.

Une dynastie familiale

Les débuts de l'entreprise remontent à 1774. À cette époque, Johann Adam Birkenstock est mentionné pour la première fois comme cordonnier d'une petite ville de l'ouest de l'Allemagne.

C'est un de ses descendants, Konrad Birkenstock, qui conçoit au tournant du XXème siècle une première semelle conçue pour respecter l'anatomie du pied. Le principe sera peaufiné par ses héritiers durant les décennies suivantes marquées par la parution, en 1947, de l'ouvrage "Foot Orthopaedics - Carl Birkenstock System", tiré à plusieurs milliers d'exemplaires.

Malgré d'inévitables disputes, le groupe est resté dans le giron de la famille, aujourd'hui représentée par Alex et Christian Birkenstock, jusqu'à leur décision de céder en 2021 une majorité des parts du groupe au fonds L Catterton du groupe de luxe français LVMH et Financière Agache, de la famille Arnault, propulsant la vénérable marque dans l'univers du luxe.

De l'Arizona à Madrid

Cinquante ans après son lancement, la sandale "Arizona" de Birkenstock reste le modèle emblématique de la marque. Avec ses deux larges lanières à boucles, posées sur des semelles en liège et latex, la chaussure sortie en 1973 est indémodable.

Chaussée par les hippies, elle fut un accessoire de la contre-culture américaine et européenne. Portée par les touristes allemands avec un pantacourt et des chaussettes, un objet inépuisable de moquerie. Surnommé à l'origine "la sandale de gymnastique", le modèle Madrid, à lanière unique, lancé dix ans avant l'Arizona, fait aussi partie des best-sellers, tout comme la tong Gizeh.

Un succès qui a un prix : compter 90 euros pour une Arizona standard en cuir, jusqu'à 230 euros pour des modèles plus élaborés.

À Hollywood et sur les podiums

Le groupe a changé son image en dépoussiérant ses collections, lançant des modèles aux coloris plus gais et s'associant à des labels de créateurs comme Paco Rabanne, Valentino ou Céline, pour des versions assorties de bijoux ou de fourrure (la "Furkenstock").

En 2019, l'actrice américaine Frances McDormand foulait même le tapis rouge des Oscars une paire de claquettes allemandes aux pieds, pour accompagner une robe de luxe griffée Valentino. De Gwyneth Paltrow aux chanteuses Britney Spears ou Katy Perry, en passant par l'influenceuse Kendall Jenner, on ne compte plus les vedettes immortalisées avec leurs sandales allemandes aux pieds. En 2022, des sandales avachies ayant appartenu au cofondateur d'Apple, Steve Jobs, ont été vendues aux enchères aux États-Unis pour près de 220.000 dollars.

"Made in Germany" ou presque

Alors que la plupart des entreprises du secteur ont délocalisé leur production pour réduire les coûts, Birkenstock affirme que 95% de ses produits sont toujours assemblés en Allemagne.

Basée dans la petite ville de Linz am Rhein (6.000 habitants), dans l'ouest de l'Allemagne, le groupe possède plusieurs sites de production dans le pays et emploie environ 6.200 personnes dans le monde.

Pour élargir ses capacités de production, Birkenstock a ouvert en septembre une nouvelle usine près de Pasewalk, une ville allemande... à quelques kilomètres de la frontière polonaise, où la main d'œuvre est moins chère. C'est aussi près de la Pologne, dans l'ex-Allemagne de l'est, que se trouve l'un de ses sites les plus importants, dans la ville de Görlitz.

Marketing vert

Le groupe promeut la durabilité de sa production et l'usage de matériaux naturels, provenant de "sources durables", selon le site internet. Il se targue d'utiliser "98% de colles à base aqueuse écologique", produite "sans solvant" et solubles dans l'eau, mais également du latex naturel. Le liège des semelles est présenté comme un matériel à la fois recyclable, biodégradable et se reconstituant "sans que l'arbre n'en pâtisse". Un marketing vert que l'entreprise a développé en se lançant ces dernières années dans la production de cosmétiques et de lits. (AFP)

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