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Noureddine Amir rejoint la Haute-Couture et défilera en juillet à Paris

Par Anne-Sophie Castro

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Le marocain Noureddine Amir rejoint de cercle exclusif de la Haute-Couture. Sélectionné par la Chambre Syndicale de la Haute Couture pour participer au prochain défilé de la fashion week de juillet 2018, en tant que membre invité, le créateur marocain représentera pour la première fois les couleurs de son pays avec fierté. « C’est un honneur et un privilège qui marquera à tout jamais ma carrière », confiait-il récemment au Huffpost Maroc. Après Zuhair Murad, Galia Lahav, Georges Hobeika ou Ralph&Russo, Noureddine Amir fera partie de la prestigieuse liste des 17 membres invités.

À 49 ans, son travail était déjà connu de l’équipe du Syndicat de la Haute Couture qui a pu suivre son évolution, notamment lors de l’exposition de ses robes sculptures à la Fondation Bergé-Saint Laurent de Paris en 2016. Plus de 5 000 visiteurs ont pu découvrir son talent en seulement un mois d’exposition, ce qui lui a permi de présenter son dossier et d’être sélectionné, au même titre que Christophe Josse cette année, parmi 20 maisons internationales.

Défenseur de la femme et fervent admirateur d’Yves Saint-Laurent

Si le Maître Saint-Laurent puisait son inspiration au Maroc pour ses couleurs chatoyantes, il a lui même inspiré, à son tour, les marocains en modifiant les moeurs de la société. « Il a libéré la femme et a construit un travail formidable tout au long de sa carrière. J'ai beaucoup de respect pour son oeuvre ».

À la Biennale de Venise en 2016 et accompagné par l'artiste et cinéaste iranien Sirhin Neshat, Noureddine Amir s'est lancé dans l'aventure de créer des costumes pour un film d'art avec des éléments de lignes pures basées sur des symboles de l'univers. Le film, intitulé "Rapture", a remporté le premier prix.

Après avoir passé quelque temps à New York, Amir est retourné dans son pays. Il aime les climats chauds et intenses où la vitalité de son instinct ne peut jamais se reposer. Comme un pèlerin après son premier voyage, il se sent libéré de sa culture et prêt à aller au-delà de la saveur du pays avec ses caftans dorés brillants; les vêtements traditionnels des femmes marocaines.

« C’est un artiste qui ne copie personne », Pierre Bergé

Son travail joue avec les plantes, créant un effet naturel et architectural avec une attention particulière aux détails, à tout ce qui est beau, à l'art. Le style de Noureddine Amir ne se limite pas au prêt-à-porter haute couture: sa créativité s'exprime non seulement sur les podiums mais aussi dans les musées, au théâtre et à l'écran. Il est un artiste pluriel qui aime les matières naturelles: la soie, le raphia, la finesse du lin, la laine sauvage, le feutre et même les éclats de cannelle. Un créateur complet, très proche de la sculpture.

Pour donner forme à ses robes, Amir utilise presque exclusivement des matériaux inhabituels. Artistiquement mixte, le jute le plus ascétique devient quelque chose de plus sophistiqué. Il fait des tubes de gaze qui, pressés, paraissent comprimés, comme une plaie. Le safran, la peau de grenade et d'autres plantes et minéraux maintiennent le halo secret de la cuisine d'Amir. Ses subtiles nuances, obtenues avec de mystérieux mélanges de cadmium, sont réalisées grâce à des éléments traditionnels.

Parmi ses couleurs fétiches, on observe souvent une grande quantité de noir. Des effets somptueux avec des couches superposées de matériaux ocre et gris métal apportent une touche de lumière à l'ensemble. Le travail sensible de l'organza et de la soie, la belle complicité entre le rugueux et le raffiné, entre les tissus masculins et féminins. Ces lignes évocatrices créent des volumes totalement nouveaux. Ces collections semblent presque irréelles, imposant un style inhabituel.

Sous la houlotte de Pierre Bergé, le créateur a pu participer à l’exposition "Maroc contemporain", organisée à l’Institut du Monde Arabe à Paris en 2014. Le mécène, séduit par son oeuvre, décidait ultérieurement de lui consacrer une rétrospective au sein de sa fondation, en mars 2016.

C'est la première fois qu'un artiste lié à la couture exposait à la Fondation Pierre Bergé YSL à Paris. En voyant les pièces de Noureddine Amir, Bergé disait être tombé amoureux d'un artiste qui ne copie personne. Né en 1967 à Marrakech, Noureddine Amir a commencé à travailler comme costumier à New York et à se faire un nom dans les années 1990 pour ses costumes de films. Puis de retour à Casablanca il s’est mis à imaginer des « sculptures à porter » dédiées à une femme de caractère, libre et forte.

Avant de présenter sa collection en juillet prochain, les plus belles robes de Noureddine Amir seront exposées, du 23 février au 22 avril 2018, au Musée Yves Saint Laurent de Marrakech.

Photos : Fondation Pierre Bergé-YSL

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