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Mode masculine: bondage, duffle-coats extrêmes ou costumes classiques

Par AFP

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Du chic classique de Cerruti à l'inspiration bondage du japonais Christian Dada, en passant par les duffle-coats déconstruits de Margiela, les défilés de mode masculine ont offert vendredi à Paris différentes visions de l'automne-hiver prochain.

Attache-moi

Pour son premier défilé à la Fashion Week de Paris, la marque japonaise Christian Dada - dont le nom est une référence à la fois à Christian Dior et au mouvement dada - a opté pour un mélange de bondage et de formats oversize. Au son des battements d'un coeur, des mannequins ont défilé en pantalons larges et manteaux amples, certains noués à la taille par des ceintures larges comme un exemplaire de Vogue.

L'univers du bondage fait une irruption explicite avec l'image d'une femme nue, les mains nouées derrière le dos, imprimée sur certains manteaux. "Dans cette collection, il s'agit d'attacher tout, les ceintures, les boucles, comme du bondage", a expliqué à l'AFP le designer Masanori Morikawa. Le créateur a précisé s'être inspiré du travail du photographe japonais Nobuyoshi Araki, connu pour ses clichés de femmes nues. Il a notamment repris sous forme de broderies l'éléphant et la fleur, métaphores des sexes masculin et féminin utilisées par Araki.

Bousculer des schémas "fatigués"

La marque créée par le Belge Martin Margiela, au légendaire goût pour l'anonymat, organisait son défilé dans une cantine pour les employés de la SNCF, près de la Gare Saint-Lazare à Paris. La griffe, dont le directeur artistique est depuis 2014 John Galliano -qui n'a toutefois pas été impliqué dans la création de cette collection masculine-, a fait de la déconstruction des classiques de la garde-robe sa marque de fabrique.

Cette année, c'est au tour du duffle-coat d'être ainsi décortiqué. Débarrassé de ses manches, étiré quasiment jusqu'au sol et aéré par des ouvertures verticales le long des jambes, mais toujours équipé de ses attaches distinctives, il se porte sans complexe sur un short cycliste. "Nous questionnons les schémas fatigués de la garde-robe masculine, secouant les conceptions étriquées d'un vêtement traditionnel", proclame une note distribuée aux invités. Confirmant une tendance déjà vue sur les podiums, les manches des pulls et des vestes sont démesurément longues, couvrant les mains complètement ou en partie, contrairement aux pantalons qui laissent voir les chevilles. Le short de cycliste se porte aussi avec un bomber, ou sous un long pull à la maille lâche.

Chic et décontracté

Jason Basmajian, le nouveau designer de la maison Cerruti, propose une collection chic et décontractée, fidèle à l'esprit de l'enseigne créée par Nino Cerruti en 1967. Au total, une trentaine de silhouettes où les costumes aux coupes impeccables alternent avec des manteaux trois quarts aux revers larges. Côté matières, le styliste américain, né à Boston, a travaillé le lin, le cachemire, la soie ou le mouton retourné sur des tons sombres, le noir ou le gris, où se mêlent parfois une touche framboise ou turquoise. "J'ai imaginé un chic masculin luxueux mais sans prétention, une collection subtile avec un travail sur la coupe et un choix de matières haut de gamme", a déclaré Jason Basmajian à l'AFP.

Avant d'arriver chez Cerruti, à l'automne, le créateur avait officié pour Calvin Klein, Donna Karan, ST Dupont et Brioni, avant de rejoindre l'emblématique tailleur britannique Gieves & Hawkes. "Travailler pour cette maison internationale, aux racines italiennes et basée à Paris, me permet de mettre à profit l'ensemble de mes expériences passées", a-t-il ajouté. (AFP)


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