Mode: le vestiaire politique décrypté par des experts
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Paris - Des basiques, quelques audaces mais surtout une convergence des styles quelles que soient les tendances: retour sur les évolutions du vestiaire politique en France, au fort pouvoir de communication, décrypté par des experts à une semaine d'élections législatives sous haute tension.
Uniforme
L'homme politique français a son uniforme, le costume bleu marine, cintré et généralement un peu étroit, accompagné d'une chemise blanche et d'une cravate fine. Une panoplie qui commence à s'imposer sous le président Nicolas Sarkozy (2007-2012), signant la fin du complet de flanelle grise.
Tenue de sport
Sous le président Emmanuel Macron, l'uniforme du costume bleu, emblème de l'homme politique, est de rigueur. Pour se fondre dans le décor, l'ex-avocat devenu ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, l'adopte aussi, d'autant plus que ce grand amateur de montres de luxe est prié de les laisser à la maison.
Emmanuel Macron, qui apparaît occasionnellement sur ses réseaux sociaux en tenue de sport ou en sweat décontracté maîtrise lui aussi le pouvoir de communication par le vêtement.
Le soir du 9 juin, pour annoncer la dissolution, le président avait d'ailleurs exceptionnellement décidé de porter un costume... noir.
Dédiabolisation
Entré en force à l'Assemblée en 2022, le parti d'extrême droite de Marine Le Pen, Rassemblement national, utilise le vêtement pour assoir sa stratégie de dédiabolisation.
Après les législatives cette année-là, Marine Le Pen impose le port de la cravate à tous ses élus, "alors même que quasi plus personne ne la porte en France", note Marc Beaugé.
"Le député RN doit être mieux habillé que le Français moyen", décrypte l'expert, à propos de cette stratégie dite "de la cravate".
Happening cravate
Et Jean-Luc Mélenchon, leader de La France Insoumise (gauche radicale), ne quitte pas son veston à col chevalière, symbole de la tradition ouvrière et révolutionnaire.
La France Insoumise (LFI) a également immédiatement politisé la question du vêtement dans l'hémicycle. Accusé par le député de droite Renaud Muselier de paraître "sale et débraillé", le bloc des députés LFI s'empare de l'occasion pour un happening cravate à l'Assemblée le 26 juillet 2022: tenue débraillée et cravate par-dessus.(AFP)