Mode à Milan: des femmes de caractère
loading...
Les couturiers milanais ont adopté dimanche la célèbre phrase de Simone de Beauvoir "on ne naît pas femme, on le devient", en proposant pour l'hiver prochain des collections éclectiques mais précises permettant à chacune de construire son identité.
Fini les diktats de la mode, la femme peut piocher à sa guise pour élaborer son propre look, interprétant une personnalité à chaque fois unique.
Pour Dolce&Gabbana, la femme est avant tout maternelle, célébrée dans un hymne à la "Mamma". Celle que l'on adore. Celle que l'on veut couvrir de roses rouges, comme les fleurs à tige dorée en velours écarlate brodées, cousues, incrustées ou imprimées partout sur des robes noires en astrakan, blanches à dentelle ou encore rose tendre.
"Je t'aime maman", "Tu es la plus belle maman du monde", proclament Domenico Dolce et Stefano Gabbana en lettres géantes sur robes et tricots.
Dans chaque vêtement, ils déclarent un amour inconditionnel à leur mère, tout comme ils le faisaient, enfants, sur des dessins aux traits naïfs reproduits sur de gracieux ensembles.
Mais attention à la méprise: pas de tabliers, ni de torchons pour cette super maman, impeccable et élégante en toutes circonstances. Dans ses sublimes tailleurs années 1950, elle traverse le podium avec désinvolture, affichant ses rondeurs de femme enceinte ou tenant un sage bambin dans les bras.
Certes, elle noue parfois un fichu sur la tête et utilise un cabas géant pour faire ses courses... Mais c'est un cabas en vison ou en peau de crocodile. Dans sa panoplie, aussi, un casque audio incrusté de pierreries pour écouter de la musique.
Samouraï ou rockeuse
Autre registre chez Marni, où la femme se fait samouraï, équipée pour affronter les conditions les plus adverses. Sa garde-robe est composée juste de quelques pièces essentielles dans des longueurs maxi et des tissus épais (drap de laine, feutre, tweed, gabardine) souvent superposés.
Manteau, robes-manteau et longs gilets sans manches sont construits à partir de grands panneaux de tissus taillés à vif, croisés sur le devant façon portefeuille.
La plupart des vêtements n'ont pas de boutons, mais sont juste enserrés à la taille par une large ceinture en cuir ou en peau de reptile, assortie à ses bottes à la Crocodile Dundee.
De profondes fentes latérales permettent une totale liberté de mouvement, tout comme les sacs en bandoulière portés en diagonale près du corps, comme la besace ou la cartouchière du chasseur.
La fourrure accentue ce côté guerrière, en pagne autour de la taille, s'emparant des manches, dégoulinant d'un col le long d'une épaule ou appliquée en carreaux géants sur les poches.
On retrouve la même silhouette longue et majestueuse chez Salvatore Ferragamo, où là encore tout se joue sur les textures et les contrastes avec des pièces importantes, de la robe toute en cuir aux grandes étoles se transformant en capes.
Ici, la femme est plus artiste, avec des compositions abstraites proposées dans des pulls et jupes patchwork de différentes couleurs ou des manteaux puzzle réalisés à partir de bandelettes de vison colorés.
John Richmond célèbre pour sa part une femme rockeuse dans l'âme, affichant sans détour une tendance bondage, avec des tenues moulantes ultra courtes, où le cuir a la part belle.
On retrouve cuir et latex dans les mini-jupes, pantalons et blousons, mais aussi dans des mitaines à rivets, des tailleurs noirs ou bleu pétrole lacés dans le dos, ou encore dans un corset bordeaux enserrant un chemisier en voile transparent.
Avant de s'envoler pour Paris, le marathon milanais s'achève lundi avec les collections de Dsquared2, Giorgio Armani et Ter et Bantine. (AFP)
Foto: Dolce&Gabbana, Marni, Vogue