Missoni et Fendi ouvrent le bal de la Fashion week de Milan
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Milan - Les maisons italiennes Missoni et Fendi ont ouvert mercredi le bal de la Semaine de la mode de Milan, où vont s’alterner pendant six jours défilés physiques en petit comité trié sur le volet et shows virtuels, pandémie oblige.
Après Missoni, qui a donné le coup d’envoi des festivités avec une vidéo diffusée en ligne, la griffe romaine a pris un peu plus tard le relais avec un défilé physique.
Fendi, printemps-été 2021
Pour cette collection Femme et Homme Printemps-Eté 2021, Silvia Venturini Fendi a choisi de rendre hommage à la famille et à la maison, dans une ambiance intime de salon, bordé de grandes fenêtres virtuelles laissant apparaître une nature imaginaire. La centaine d’invités, dûment distanciés, avaient pris place sur d’imposants canapés ondulés.
Les mannequins hommes et femmes, de tout âge et toute physionomie, ont présenté un vestiaire aux formes structurées, tout en étant romantisées par les matières: lin, coton, plumes, fourrure ou matelassé.
Les robes sont cintrées ou transparentes, voilées mais agrémentées d’un petit col strict. La broderie est très présente, florale ou plus géométrique, comme autant de détails d’un autre temps, réminiscence de souvenirs de napperons ou de linge de maison, de vêtements ayant passé les générations. Les pantalons et les vestes sartoriales sont larges; les manches évasées, fendues ou déboutonnées dialoguent ici avec les espadrilles aux pieds, là avec de grandes chaussettes aux genoux portées avec des pantoufles. Des réminiscences de ce “homewear”, ces tenues d’intérieur, stars du confinement qui connaissent un grand retour de tendance.
“Cette collection est mon expression de la maison, de la famille et de toutes les choses qui nous tiennent à coeur - des valeurs transmises de génération en génération comme du linge précieux”, a expliqué Silvia Venturini Fendi dans sa lettre de présentation. Elle-même incarne la troisième génération aux commandes de la maison fondée par ses grands-parents en 1925.
Comme Fendi, 21 autres maisons ont fait le pari de la présence d’un public lors de cette Fashion week milanaise, qui a pris le relais de New York et Londres.
“Casse-tête”
Ces défilés sont un vrai défi du fait des règles de distanciation physique imposées par la pandémie et des changements de dernière minute comme ces tests coronavirus rendus obligatoires pour tous les voyageurs arrivant de Paris en Italie.
C’”est un vrai casse-tête”, confesse-t-on dans les coulisses d’une grande maison de mode. “Le nombre de places a été drastiquement diminué et le +seating+ (l’attribution des sièges aux journalistes, “influenceurs” et acheteurs), qui est déjà en temps normal un vrai +tetris+ diplomatique et politique, nous fait nous arracher les cheveux. On ne veut froisser personne mais on n’a pas assez de place pour tout le monde”. Certes, les Chinois, Coréens ou Américains, interdits de voyage vers l’Europe, libèreront des places stratégiques. Mais leur absence marque aussi la poursuite de la crise du secteur, malgré de nets signes de reprise en Chine ces derniers mois.
Le chiffre d’affaires de la mode italienne a chuté de 30 pour cent au premier semestre 2020, avec une contraction marquée au deuxième trimestre. Pour les “happy fews” assistant aux shows, le rituel comprend thermoscanneur, lavage de mains et masque. De quoi rendre le selfie devant le podium moins sexy que d’habitude.
Les maisons croisent les doigts pour que la circulation relativement maîtrisée du virus en Italie ne s’emballe pas (le pays recense environ 1 500 nouveaux cas par jour, bien en dessous de la France par exemple), afin de n’être pas contraintes de changer de stratégie au dernier moment, comme ce fut le cas en février avec la décision de Giorgio Armani de défiler à huis clos. Cette Fashion week se veut aussi le reflet des grands thèmes ayant marqué l’actualité ces derniers mois.
Elle organisera ainsi, avec le collectif Black Lives Matter in Italian Fashion, la présentation de collections de cinq créateurs noirs sous le titre “We are Italy”.
Solidaire avec la population de Beyrouth, meurtrie par l’explosion survenue début août, elle mettra un coup de projecteur sur les jeunes créateurs libanais, comme Azzi & Osta. (AFP)
Crédit : PE21 Fendi, MIGUEL MEDINA / AFP.