Milan Fashion Week : les corps libres de Prada et Missoni
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Milan - Entre Milan et Shanghai en simultané ou dans un entrepôt... Les défilés se sont poursuivis au troisième jour de la fashion Week milanaise avec à l'affiche la maison Missoni, où souffle un vent de renouveau, et Miuccia Prada qui veut "tirer les leçons du moment".
Le défilé est public à Milan pour Prada mais aussi, au même moment, devant un autre parterre, à Shanghai.
Les mêmes looks défilent synchrones aux deux extrémités de la planète dans deux décors qui se répondent.
Miuccia Prada et Raf Simons, les co-directeurs artistiques, l'avaient dit lors des dernières saisons entièrement digitales : ils appréciaient de sentir qu'une communauté pouvait se rassembler et éprouver une expérience collective depuis n'importe quel coin du monde.
Faire comme si rien ne s'était passé serait donc un contre-sens pour Miuccia Prada. "Je ne suis pas du tout d'accord avec l'idée d'un retour à la 'normale', nous devons tirer les leçons de ce moment", estime-t-elle.
"L'utilisation de la technologie comme médiateur de l'humanité a été l'inspiration pour le premier spectacle de Raf et moi, notre première collection", ajoute la styliste.
Son crédo : ne pas regarder en arrière donc et continuer de s'interroger, cette fois sur le concept de séduction et l'expression de la sexualité à travers les vêtements.
Ceux historiquement emblématiques de la séduction à travers la contrainte - la robe du soir, le corset, le soutien-gorge - sont ici déconstruits et dépouillés pour ne garder que certains éléments de leur architecture et libérer le corps.
Il ne reste donc qu'une longue traîne en soie mais sur une mini-jupe, l'empreinte d'une poitrine mais sur un pull en maille, le souvenir d'un corset, ouvert dans le dos.
À même la peau, les mannequins portent de blazers oversized, des blousons ou de grands manteaux en cuir usé pour une nouvelle idée de la modernité.
Vent nouveau chez Missoni
En matinée, Missoni a reçu ses invités dans un grand entrepôt au nord de la capitale lombarde pour présenter la première collection du nouveau directeur artistique, Alberto Caliri.
Pour la première fois dans l'histoire de la maison ce n'est donc plus un membre de la famille fondatrice qui est aux commandes.
En mai, Angela Missoni, troisième enfant de Tai et Rosita Missoni, a quitté son poste de directrice artistique où elle avait elle-même remplacé sa mère, laissant la place à Caliri, son bras droit historique depuis douze ans.
Les deux femmes, ainsi que Margherita, la troisième génération, assistaient d'ailleurs en heureuses spectatrices au show.
La maille et les motifs chers à la maison étaient bien au rendez-vous mais un vent de changement était perceptible avec une collection ultra sexy, audacieuse et raffinée.
Des bikinis sous de grands manteaux ou de fluides tuniques, des mini-jupes et des bandeaux en cuirs donnent à la peau un rôle aussi important que le tissus qui l'habillent.
Les motifs iconiques de la marque, les légendaires "flammes", sont là mais ils se cachent parmi les reflets métalliques des textures.
Les robes en mailles sont volontairement inachevées et effilochées, comme pour révéler les rouages du métier à tissé qui est au cœur des collections de la maison.
La journée de vendredi devait s'achever avec Versace dans la soirée.
Si la collection de Donatella est bien sûr attendue, c'est la révélation d'une collaboration entre Versace et Fendi qui est dans toutes les conversations depuis vendredi matin à Milan.
Jeudi soir, le secret bien gardé a "fuité" : les deux maisons travaillent en effet depuis des semaines sur une collection capsule conçue à six mains par Kim Jones, Silvia Venturini Fendi et Donatella Versace et qui sera révélée à l'occasion d'un défilé surprise ce dimanche.(AFP)
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