Maxime Leroy, plumassier, reçoit le prix de la Jeune Creation Metiers d’Art

Avec son tatouage impressionnant qui envahit la moitié du cou, son visage d’ange rebel, ses yeux couleur café brulé, Maxime Leroy ressemble à une égérie de mode. Une couverture de magazine trendy. Son métier qui sent bon l’artisanat est pourtant à l’opposé de cette image d’Epinal: Maxime est plumassier. Artisan plumassier. Une profession du temps jadis, un métier qu’on croyait éteint. Dans son atelier du XVIIIeme arrondissement, il façonne patiemment les plumes naturelles pour composer des créations destinées principalement aux maisons de haute couture. Il a fondé sa marque M.Marceau en 2013, signe régulièrement des collaborations dans le domaine de l’art, de la photographie, du cinéma et du design.

« Je suis artisan plumassier ». Maxime rit en annonçant son métier, conscient sans doute du décalage entre la jeunesse de sa personne et la désuétude de sa profession. L’émotion et le respect reprennent le pas lorsqu’il caresse le matériau qu’il affectionne tant. « C’est une matière qui est tellement belle, qu’est ce que tu veux faire de plus ? » dit-il de sa voix douce. Une passion qui vient de loin. Ado, il utilise les plumes qu’il extirpe de son édredon, les colle, les peint. Il cherche alors un endroit où apprendre : ce sera le lycée Octave-Feuillet, seul établissement spécialisé dans le formation dédiée à la plumasserie. Aujourd’hui, il donne lui même des cours dans ce lieu où il a tout appris.

Sensibiliser une nouvelle génération

« Je cherche à avoir les plumes les plus naturelles possibles. L’oiseau ne souffre pas de la plume de mue, ces plumes là ont déjà vécues. Le challenge, c’est, comment à partir de cette matière qui n’est pas vraiment de première qualité, faire quelque chose de dingue. ». Produits, traitements, déstructuration, restructuration, résistance aux produits chimiques, tout est alors mis en œuvre pour créer un nouveau matériau et mettre en oeuvre des idées hors du commun. Aujourd’hui, Il souhaite sensibiliser une nouvelle génération à cet art en voie d'extinction, tout en développant une approche très personnelle de ce métier, avec des créations graphiques et contemporaines.

C’est cet univers délicat et original qu’a récompensé le prix de la Jeune Création Métiers d’Art qui accompagne chaque année une nouvelle génération de créateurs. Ce concours est organisé par Ateliers d’Art de France, le syndicat professionnel des métiers d’art qui fédère plus de 6000 artisans d’art, artistes et manufactures d’art à travers l’Hexagone Pour l’édition 2017, deux autres lauréats ont été distingués : Marie Masson, artiste en bijoux contemporains, Antonin Mongin, ennoblisseur textile cheveux. Leurs pièces seront visibles par tous du 23 avril au 20 aout lors d’une exposition-ventes chez Empreintes, un concept-store dédié aux métiers d’art.