Maor Zabar: "Mon style est éclectique et surtout très théâtral"

Les nouveaux talents israéliens feraient tout pour se faire remarquer, semble-t-il. Après Kobi Levi, le surprenant chausseur israélien à la désinvolture, reflétée dans ses créations, nous donnons aujourd’hui la parole au créateur de chapeaux Maor Zabar, nouvelle étoile du « couvre-chef » qui donne vie aux objets de la vie quodienne pour les convertir en de véritables sculptures et habiller nos têtes.

D’où venez-vous? Quel a été votre parcours ?

Je suis né à Haifa, en Israël, et je vis actuellement à Tel Aviv. J'ai étudié l'art à la Wizo Art School et j’ai poursuivi mes études dans le design de mode. Je suis allé à l’école Shenkar, pour apprendre le modélisme et l’ingénierie et je me suis spécialisé dans la conception de costumes. Ces quatorze dernières années, j'ai créé des costumes pour des grandes troupes de théâtre en Israël ainsi que pour la télévision. J’ai même gagné quelques prix, notamment pour le meilleur créateur de costumes de théâtre en Israël en 2015.

Quand avez-vous commencé à créer des chapeaux ?

Autant que je me souvienne, j'ai toujours été attiré par les chapeaux et surtout le design de chapeaux. Il y a dix ans, j'ai pris des cours de base avec un professeur particulier et depuis je continue à apprendre et à développer de nouvelles techniques. J'ai lancé ma société il y a trois ans lorsque j'ai rencontré mon partenaire, Tal. Nous sommes une petite marque, mais elle continue de se développer et d’obtenir de plus en plus de followers sur les réseaux sociaux dans le monde entier.

Où vendez-vous vos créations ?

Nous commercialisons nos chapeaux sur la plateforme de vente en ligne, Etsy.com, qui s’adresse à une clientèle privée en Israël. L’an dernier, nous avons commencé à nous implanter dans le «East Village Hats» à New York où nous avons trouvé un endroit et des gens étonnant pour partager notre passion. Nous aimerions vendre nos créations ailleurs dans le monde et je suis sûr que nous trouverons bientôt d’autres magasins pour mettre nos chapeaux en valeur.

Nous organisons aussi des ateliers. Des gens de différents pays nous invitent à enseigner des cours pratiques ou des ateliers.

Quel est votre meilleur marché ?

La plupart de nos ventes se réalisent aux Etats-Unis

Comment définiriez-vous votre style ?

Mon style est éclectique. J'ai des chapeaux classiques, mais la majorité de nos collections est artistique et très théâtrale. J'aime utiliser beaucoup de couleurs et d'humour dans mes créations mais je veux aussi continuer à me réinventer, explorer de nouveaux territoires et développer de nouvelles techniques. Dans notre prochaine collection, nous utilisons la technique de découpe au laser et je vais la concevoir principalement en blanc.

Vous avez un point commun avec le chausseur israélien Kobi Levi, utilisant l’humour dans vos créations avec votre imagination. Pensez-vous que votre art génère de l’empathie ?

Mes designs sont très divers, certains sont plus amusants où tout simplement fait pour faire sourire les gens. Par exemple, notre collection "Carnivorous Plant" reprend les codes d'un carnivore qui devient végétalien .

Et certaines de nos collections portent sur l'empathie, comme dans notre collection «Chapeaux Alimentaires». Cette collection a été conçue quand j'ai dû suivre une diète sévère en raison d'une maladie de Crohn que l’on m’avait diagnostiqué.

Qui porte vos chapeaux?

Nous avons une vaste gamme de clients qui sont des religieux ou des fashionistas. Des jeunes artistes, des femmes d’un certain âge, des hommes, des femmes. Ce que tous ont en commun en portant nos chapeaux, c’est un sens flamboyant du style et le désir de faire une déclaration.

Avez-vous un ordre de prix ?

Leurs prix oscillent généralement de 200 à 800 dollars américains. D’autres chapeaux plus élaborés coutent près de 1500 dollars.

Aimez-vous les chapeaux classiques ?

J'aime les chapeaux classiques et je les crée de temps en temps. Mais j'essaie toujours d'ajouter ma touche personnelle notamment avec la combinaison des couleurs, en exagérant les décorations et des détails par exemple.

Où puisez-vous votre inspiration ?

J'aime m'inspirer des sujets qui m'entoure dans ma vie quotidienne, comme le monde du théâtre, l'art et la mode.

J’aime, quand je tombe sur un objet ou autre, qui pour la plupart serait une chose insignifiante, mais pas pour moi. Au contraire, cet objet anodin pourrait être décliné dans toute une collection.

Quels sont vos projets pour cette nouvelle année ?

Maor Zabar Hats est une marque relativement nouvelle. Nous sommes toujours à la recherche de collaborations ainsi que de nouveaux magasins pour vendre nos chapeaux.

En ce qui concerne nos projets, nous sommes sur le point de voyager en Italie ce mois-ci pour donner un atelier. Au printemps, nous prévoyons d’aller à New York pour lancer une nouvelle collection et donner quelques cours et en juillet, nous irons à Adelaide en Australie pour participer à la convention «Chapeaux à Adelaide» et donner des cours.

Photos : Maor Zabar, Crédit Jude Moscovich.