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Maë Paris : coup de projecteur sur un nouveau nom du luxe parisien

Par Julia Garel

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« C’est une marque de vêtements pour femmes, créée par une femme pour les femmes ». C’est ainsi que Maëva Bezzioune décrit sa marque de mode lorsque nous lui demandons par mail de résumer Maë Paris. La jeune femme présente sur les réseaux sociaux une image soignée dont le style n’est pas sans rappeler celui d’autres figures entrepreneuriales féminines comme la française Caroline Receveur ou l’américaine Kim Kardashian. Comme elles, la créatrice fait preuve d’ambition et capitalise sur sa volonté de mettre en avant « l’empowerment des femmes ». Après une ligne pour mariées en 2016, Maëva Bezzioune a lancé son prêt-à-porter l’an dernier et présenté sa première ligne de couture en février 2020.

La boutique est située au numéro 66 de la très chic rue du Faubourg Saint-Honoré, dans le 8e arrondissement de Paris. On y trouve un luxe sophistiqué - tops corsetés, vestes brodées, capes de soirée - des pièces proposées entre 1935 euros pour une robe-manteau et 315 euros pour un pantalon. Les collections sont mises en vente dans sa boutique, sur son e-shop, aux Galeries Lafayette Doha (Qatar), ainsi qu’au Ritz Paris Gallery. Pour lever le voile sur ce nouveau nom du luxe, nous avons envoyé nos questions à Maëva Bezzioune.

Vous avez lancé le prêt-à-porter en 2020, quatre ans après avoir fondé la marque. Pourquoi ce choix et pourquoi à ce stade ?

Cela a toujours été dans mes projets, mais la situation mondiale n’a fait qu’accélérer le processus. En réalité, il faut admettre que le marché de la couture a beaucoup diminué, voire même totalement disparu, avec la pandémie - pas de grands événements, presque pas de tapis rouges, pas de mariages ou de célébrations personnelles importantes… Et en 2020 j’ai senti que le prêt-à-porter était la bonne façon de parler au client - c’était le moment pour quelque chose de « plus facile », quelque chose de plus « portable et de pratique », mais toujours féminin et fort, pour pouvoir traverser cette période difficile.

Quelle stratégie digitale avez-vous souhaité mettre en place depuis la création de la ligne Maë Paris PAP ?

Encore une fois, la pandémie a joué un grand rôle dans le changement de stratégie globale de Maë, puisque notre boutique a dû rester fermée pendant plusieurs mois, et par la suite, a reçu la moitié de son trafic normal, avec les restrictions de voyage… Je ne suis pas très «pro-digital », car j’apprécie vraiment le contact personnel avec chaque client et l’énergie incroyable que nous partageons dans la mode, lorsque nous interagissons hors ligne. Mais comme le numérique est rapidement devenu notre seul et unique moyen de communication avec les clients, nous avons lancé une toute nouvelle stratégie à cet égard. Nous sommes toujours dans la phase de développement d’un grand projet en ligne, visant à développer notre présence en ligne et nos ventes en ligne, et nous recherchons également une approche numérique de la Couture - le moyen de faire vivre au client cette expérience de confection sur-mesure, mais virtuellement.

Quel est le réseau de distribution de Maë Paris et envisagez-vous de le développer en 2021?

Bien sûr, l’un de nos principaux objectifs pour 2021 est de développer notre réseau de partenaires de vente au détail, nous nous concentrons particulièrement sur la région du Moyen-Orient (où nous avons déjà des distributeurs, comme les Galeries Lafayette Doha par exemple), aux États-Unis, en Asie, et bien sûr en Europe.

Quelle est la pièce la plus vendue chez Maë Paris ? Et celle dont vous êtes le plus fier ?

La pièce la plus vendue est aussi celle dont je suis la plus fière, ainsi que mon équipe et mon atelier, car elle nécessite de nombreuses heures de travail à la main et présente une technique de couture de plissage à la main sur une pièce de prêt-à-porter - c’est le manteau Passion de la collection Force RTW. C’est le mélange d’un bomber, d’un kimono et d’une abaya du Moyen-Orient. Il peut être porté en manteau ou en robe, en pièce de jour avec un jean ou en soirée avec des collants et des talons. Il a une ouverture dramatique sur la jambe et un travail étonnant de plis sur le corps. Vraiment flatteur pour toutes les morphologies et facile à porter, mais toujours très spectaculaire, une véritable pièce d’exception.

Comment cultivez-vous votre créativité ?

Je suis toujours pleine d’idées pour les collections à venir, en général je ne peux même pas les regrouper toutes dans une seule collection ! L’inspiration me vient donc de n’importe où, de sources parfois inattendues, sans rapport avec la mode. J’adore l’architecture et le design d’intérieur, c’est ma deuxième passion, donc j’obtiens beaucoup d’idées dans ces domaines. Grandir et vivre à Paris est également incomparable, ces rues et ces gens ne cessent de vous inspirer.

Le secteur de la mode est durement touché par la crise. Comment appréhendez-vous cette période et celle à venir ?

Chaque crise est un défi, et c’est aussi une période d’opportunités, il suffit de les chercher. Avec mon équipe, nous sommes très flexibles, littéralement dans chaque malheur, nous essayons de voir du bon côté et d’agir simplement dans la nouvelle direction donnée, en restant positifs quoi qu’il arrive. Comme je le dis toujours : soyez passionné et patient. Après chaque crise, surtout économique, ou de consommation, une hausse survient toujours, il suffit de s’y accrocher. Et une crise fait également disparaître les anciennes façons de travailler et de penser, laissant la place à du neuf. C’est effrayant, c’est difficile, mais si vous êtes assez courageux et patient, vous serez celui qui récoltera les fruits une fois la crise terminée.

Quel(s) projet(s) pour Maë Paris en 2021 ?

Nous allons nous concentrer sur notre prêt-à-porter et développer notre présence en ligne, en présentant de nouveaux projets visuels sympas. De nouvelles gammes de produits arrivent également.

Crédit : Maë Paris site web. Portrait de Maëva Bezzioune.

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