Lingerie Scandale : le nouveau départ
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Le groupe hongkongais de lingerie et de maillots de bain Hop Lun détient la marque Scandale depuis 2006. Il a décidé de réveiller cette « belle endormie » fondée par Robert Perrier, qui a traversé 90 ans et marqué de son univers « à la frontière du bon goût et de la provocation » des générations de Français.
Et de fait, elle a fait peau neuve et débarque à la mi-septembre en France, d’abord aux Galeries Lafayette et aux 3 Suisses, ainsi que sur son nouveau site. Elle sera également distribuée en Allemagne, avec son partenaire Zalando et en Grande-Bretagne, avec Asos.
Ce n’est pas la première fois qu’une relance est tentée. Mais cette fois-ci, la renaissance s’est construite sous l’égide d’Edouard Roche, investisseur avec Hop Lun et son directeur général, Erik Ryd, dans le projet. L’homme de produit et de marque, ancien président de Ralph Lauren Japon, puis vice-président de Burberry à Londres, est en effet l’artisan de la relance de Scandale – Eco Lingerie. Son nouveau nom, sa nouvelle identité.
Un nouveau chapitre qui inscrit Scandale dans l’éco-responsabilité et la traçabilité, tout en modernisant sa sensualité, qui fait partie de l’ADN de la marque : Edouard Roche a travaillé sur le projet pendant plusieurs années pour sourcer les meilleurs usines et fabricants, afin de redessiner une marque alignée avec ses convictions personnelles. « Mon ambition était de trouver un projet entrepreneurial qui porte en lui une vraie responsabilité environnementale, pour contribuer à influer sur l’industrie de la mode », explique le directeur général de Scandale à FashionUnited.
Le nouveau cru de Scandale s’est donc inscrit dans le cadre le plus responsable possible. Les lieux de production, tout d’abord, en Asie, puisque le siège est à Hong Kong, pour rester en circuit court et réduire ainsi l’empreinte carbone. Les matières utilisées ensuite, provenant également d’Asie (Japon, Corée du Sud, Taïwan) recyclées et – ou organiques : « 80 pour cent de nos matériaux sont recyclés, précise Edouard Roche, contre une moyenne de trois à cinq pour cent dans le secteur de la lingerie en général ».
Scandale renoue avec sa sensualité d’antan tout en proclamant sa durabilité
Pour remplir ce cahier des charges, Scandale a opté pour la simplicité : quatre fibres recyclées et quatre tissus, (guipure, borderie, dentelles) constituent le socle de la collection. Soit, huit tissus pour 14 constructions différentes et 105 styles, 105 articles permanents, pour rompre avec les cycles de la mode et rester responsable. La traçabilité des produits étant disponible en scannant le QR code des modèles. L’ensemble est décliné en trois inspirations, trois visions de la femme, trois quartiers parisiens : le Palais-Royal avec une ligne graphique aux armatures et coutures très soulignés évoquant les Colonnes de Buren ; Saint-Germain, pour une gamme à la séduction plus classique et enfin Montmartre, pour une sensualité plus exubérante jouant par exemple les contrastes de couleurs. Une palette articulée autour du noir intemporel, du rouge « Scandale » et des « nudes » pour des produits qui se combinent.
La nouvelle griffe, aux prix voulus très abordables (à partir de 17 euros pour une culotte, entre 32 et 62 euros pour un soutien-gorge) fait l’objet d’une campagne « maison » très inclusive : 14 mannequins portant le flambeau de la marque, de toutes origines, morphologies et générations.
Sans renouer de façon linéaire avec l’identité première de Scandale, Edouard Roche a cependant relié les fils : la liberté, la sensualité « consciente », l’audace, l’innovation (Robert Perrier est à l’origine, avant l’avènement du Lycra, de la transformation du latex liquide en fibre, qui donnera naissance à la première gaine élastique « Scandale »). Contribuant ainsi à libérer les femmes du carcan que représentaient alors la corseterie.