Les montres d’Emmanuel Macron
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Les montres ont remplacé les regalia d’autrefois. Insigne du pouvoir ou à l’inverse message d’humilité envoyé à son électorat, leur symbolique est manifeste. On se souvient de la petite phrase de Jacques Seguela “Si à cinquante ans on n'a pas une Rolex, on a quand même raté sa vie». Les critiques avaient fusé à l’époque, c’etait le 13 avril 2009 – une éternité - et la petite phrase était devenue la devise ironique des années « bling bling ».
Emmanuel Macron a bien compris le pouvoir évocateur d’un garde temps. Et sa capacité de nuisance éventuelle. Le président avait débuté son mandat avec une montre de belle facture, issue d’une manufacture Suisse réputée, une Longines Dolce Vita. Rien de tape à l’oeil : un modèle à quartz, boite en acier, au prix modéré: 1200 euros. Cette montre remplaçait la Tank de cartier qu’il portait lorsqu’il était ministre de l’économie. On était loin, avec ces deux modèles, de la fameuse Rolex Daytona en or blanc de Nicolas Sarkozy dont le prix (justifié pour une montre de ce calibre) avoisinait les 13000 euros; ni même de la Patek Philippe 3949 Perpetuel automatique en or blanc à 43000 euros que Carla Bruni avait offert à son époux.
Lorsqu’il voyage à l’étranger, Emmanuel Macron continue de porter sa Longines, mais en France, depuis quelques semaines, il a choisi d’arborer à son poignet un modèle plutôt inattendu et hautement emblématique de la tendance « profil bas» : La LMM -O1 créée par le concept store Merci. Un objet du quotidien, simple et bien fait ; la boite s’inspire des robustes modèles militaires des années 1940. Rien de trop viril cependant ; le diamètre, 37, 7 mm est assurément unisex. Le président a opté pour le modèle mécanique à remontage manuel d’un rapport qualité prix optimal : 399 euros. Comptez 230 pour le modèle à quartz.
Favoriser les montres françaises à prix doux
Nouvelle tendance en perspective? Possible. Car le président de la république française a confirmé ces jours-ci ce gout pour les beaux objets à prix doux : c’etait au carrousel du Louvre le mercredi 7 mars lors du diner annuel du Crif. Etincellait à son poignet une nouvelle montre, sobre et élégante concue par la marque March LA.B. C’est toute l’allégresse des trente glorieuses qui se diffusent dans les montres de label fondé par deux amis (l’un est à Biarritz, l’autre à Los Angeles, d’ou le nom de cette griffe créée, comme on peut l’imaginer, au mois de mars). Les deux boutiques parisiennes, rue Charlot et Palais Royal sont à l’image de cette jeune maison : décontractée et inspirante. La qualité de réalisation est exemplaire pour cette gamme de prix. La plupart des montres sont fabriquées à Besançon. Pour un modèle Seventy avec son cadran dénudé, comptez 275 euros. Emmanuel Macron avait choisi quant à lui la montre AM 69 Electric Steel, un modèle a quartz en acier, au diamètre délicat (36mm) et au prix très abordable de 495 euros.
Désormais, il ne reste plus au président qu’à jeter son dévolu sur une autre marque mythique française : la célèbre maison Lip. En effet, cette belle endormie (fondée en 1867) a récemment fait son retour sur le devant de la scène. C’est la montre du conflit social par excellence. Dans les années 70, les ouvriers avait pris les stocks durant les agitations qui avait enflammé Besancon. L’image avait marqué les esprits. Les modèles iconiques sont toujours là, fabriqués dans la tradition horlogère Franc-Comtoise pour un prix défiant toute concurrence. Et devinez qui adore ces modèles made in France? Edouard Philippe ! Mais aussi Brigitte Macron qui possède le modèle Churchill, la célèbre T18 conçue en 1933. Certainement la montre produite par LIP qui a rencontré le plus grand succès commercial en France et dans le monde. Idéale pour aller surfer…sur les vagues d’opinion.
Crédit photo: Merci, dr