Les combattantes haute couture de Julien Fournié, un pied de nez à la guerre
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Paris - Quand le créateur français Julien Fournié voit l'attirail militaire masculin dans un musée dédié à la guerre, cela lui évoque les drag queens. Décliné au féminin, cela devient de la haute couture qui fait un pied de nez aux conflits.
Il a fait défiler mardi à Paris une "armée" de femmes, "dernières gardiennes de l'humanité", pour rendre hommage à celles qui "protègent leurs familles, subissent les guerres où se battent".
Avec ces femmes harnachées et militantes, les mains dans les poches, le message de cette collection est à l'opposé de celui de la précédente, qui était "faites l'amour, pas la guerre", "fumez des pétards, soyez heureux". Le déclic a été une visite au musée de l'Armée aux Invalides, qui ne présente que des hommes, raconte le couturier à l'AFP.
"Que ce soit à l'époque de Louis XVI, de Napoléon, de la Première ou de la Seconde Guerre mondiale, quand ils partaient à l'assaut d'autres pays et tout ça, ils étaient parés d'attributs... Je me suis dit : en fait, ce sont les drag queens, ces mecs", lance-t-il au cours d'une interview avec l'AFP, dans son atelier à Paris à quelques jours du défilé.
"Et si on pare les femmes de ce genre de choses, cela devient de la mode", résume-t-il. La surabondance de fourragères, passementerie, harnais et surpoches impose une allure dramatique.
Les vestes masculines ou les blousons d'aviateur se portent sur des robes fluides bohèmes. Les combinaisons scintillent et sont accessoirisées avec des ombrelles assorties, dans cette collection baptisée "First shield" ("Premier bouclier").
Quand ce n'est pas du kaki, la couleur est assumée : rouge, violet, bleu, vert, rose. Romain Brau, mannequin et comédien, une des stars du film "Les Crevettes pailletées" qui anime le cabaret parisien Madame Arthur, a défilé couronné d'une tiare sur sa longue chevelure rousse dans un vertugadin géant.
Si les femmes ont des looks militarisés, la tiare et le vertugadin, "c'est un mec qui les porte". "Un pied de nez à la guerre", conclut le créateur. (AFP)