Les candidatures pour la 5ème édition du Prix LVMH sont ouvertes
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Prix LVMH, l'Andam, le Prix Woolmark, le Festival International de Mode et de Photographie d’Hyères (puissamment soutenu par Chanel), l'International Talent Support (soutenu par le groupe OTB) : la liste n'est pas exhaustive mais elle atteste cette grande vérité: il est impensable désormais pour un groupe de mode de ne pas s’investir dans le soutien aux créateurs de demain, soit par l’intermédiaire d’un prix, soit par une politique de sponsoring énergique.
Un groupe cependant domine le secteur : c’est LVMH qui a décidé de faire les choses en grand, et au passage, de damer le point à ses concurrents. En effet, le puissant propriétaire de Dior, Louis Vuitton, Givenchy ; Kenzo, a décidé début 2014 de créer son propre prix, tout simplement baptisé The LVMH Prize. Pas de demi-mesure: quarante-cinq experts internationaux mobilisés pour choisir huit finalistes, une récompense de 300.000 euros et une aide personnalisée, pendant un an, au développement de son entreprise, pour le lauréat désigné par les neuf directeurs artistiques des Maisons du groupe auxquels il faut adjoindre Delphine Arnault, Jean-Paul Claverie et Pierre-Yves Roussel, tous responsables de premier plan chez LVMH. Sélectionnés parmi plus de 1250 candidatures et 90 pays, 21 demi-finalistes de la quatrième édition ont été invités l'an dernier à Paris pendant la Semaine de la Mode. Le Prix 2017 a été décerné à la Française, Marine Serre ; le Japonais, Kozaburo Akasaka, recevant quant à lui le Prix Spécial du Jury.
Une guerre des prix ?
Cet aréopage de nouveaux prix a naturellement excité les vilaines langues qui sous entendent parfois qu'une guerre froide entre les principaux acteurs du luxe s'est mise en marche pour décrocher la palme du meilleur mentor. Des accusations ridicules qu'accueillent avec un calme parfait les principaux intéressés. "Les différents prix sont clairement complémentaires, dit Nathalie Dufour qui dirige l’Andam (l'Association nationale pour le développement des arts de la mode).
Chaque année, pour l'Andam, la fine fleur du monde de la mode (acheteurs, directeurs artistiques, PDG de grandes maisons et même président de groupe de luxe) compose un jury d'exception. Les prix sont loin d'être anecdotiques: une bourse de 250.000 euros pour le grand gagnant, 90.000 euros pour le lauréat des premières collections et un nouveau prix alloué à un designer d’accessoires (30.000 euros).
« La spécificité de l'Andam, c’est d'être institutionnel. L'objectif dès le départ a été de capter des talents d'où qu'ils viennent. Par exemple, le travail qu'on a effectué avec Iris Van Herpen (Grand Prix mode) ou avec Coperni (prix des premières collections) ne fut évidemment le même, mais la philosophie restera identique: il s'agit de repérer un talent international, de lui permettre de s'épanouir à Paris, de lui donner accès aux façonniers français".
Pour Jean-Paul Claverie, en charge du mécénat chez LVMH, le concours du puissant groupe de luxe a deux spécificités par rapport aux institutions existantes: "le prix LVMH est international, global parce qu’aujourd’hui la mode est mondiale, la création de mode émerge sur tous les continents. Ensuite, outre une bourse importante, le prix consiste en un appui en industrie, logistique des meilleures équipes de managers de LVMH". Comment se matérialise cette aide concrètement ? "C’est Sophie Brocart, grande spécialiste des marques de mode émergentes, qui pilote personnellement le programme d’accompagnement chez LVMH. Elle peut s’entourer à tout moment de nos meilleurs spécialistes dans tous les domaines, de la distribution au sourcing en passant par le marketing ou les affaires juridiques, afin de répondre aux problèmes que tout jeune créateur rencontre". Aucune arrière pensée donc. Même pas celle de débaucher les nouveaux lauréats ? Jean-Paul Claverie balaie ces observations : "Recruter n’est pas le but du Prix LVMH. C’est une action de mécénat désintéressée, qui est d’ailleurs clairement rattachée au département mécénat du groupe, dont j’ai la charge".
Gagner un prix est-il aujourd'hui la condition sine qua non pour travailler dans la mode ? "Pas du tout, répond Jean-Paul Claverie, mais concourir est utile dans tous les cas, car cela permet de se mesurer ( à tous les stades de la compétition dans le cas du prix LVMH) et de rencontrer des spécialistes et d’autres créateurs". Les candidatures pour la 5ème édition du Prix LVMH sont ouvertes à compter de Vendredi 15 décembre 2017. Le prix est ouvert à tous les créateurs de moins de 40 ans ayant conçu au moins deux collections de prêt-à-porter féminin, masculin ou unisexe. Les dossiers sont à déposer exclusivement sur le site du Prix lvmhprize.com ; la clôture des candidatures est fixée au 4 février 2018.
Crédit photo: Lvmhprize, dr