Le patron de Prada estime que la mode manque de vrais entrepreneurs
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Le patron de Prada Patrizio Bertelli a estimé mardi que le "vrai problème de la mode était qu'il manquait de vrais entrepreneurs", lors d'une rencontre de la profession à l'issue de la Semaine de la mode milanaise.
"Le vrai problème de la mode, c'est qu'il manque de vrais entrepreneurs, ceux qui ont la volonté, l'imagination et la courage de faire une entreprise", a-t-il dit, selon des propos rapportés par l'agence d'informations économiques Radiocor. "J'ai 70 ans, Renzo Rosso (le patron du groupe OTB, NDLR) s'en rapproche (il a 60 ans, NDLR). Sans entrepreneur, il est inutile de parler d'une politique dans la mode. Si des entrepreneurs arrivent, les solutions ensuite se trouveront", a estimé M. Bertelli, marié à la styliste Miuccia Prada. "Pendant 20 ans, à partir des années 90, on a fait passer le message qu'être petit était beau. Au contraire être petit c'est désastreux, les petits restent isolés dans un monde globalisé", a-t-il jugé.
Concernant le calendrier des défilés, il a réaffirmé son idée d'anticiper la présentation des collections femmes à Milan de septembre à juillet. "J'ai fait cette proposition en 2010, mais la chambre de la mode française et (la rédactrice en chef de Vogue USA Anna) Wintour s'y sont dites opposées. Mais nous, Italiens, devons arrêter d'être des sujets et prendre les choses en main".
Le monde de la mode est actuellement en plein chamboulement, avec un réflexion sur le calendrier des défilés, alors que certaines marques ont décidé de fusionner leurs défilés hommes et femmes ou de changer de lieu de présentation.
La Semaine de la mode milanaise, qui a débuté vendredi soir et s'est achevée mardi en fin de matinée, a été marquée par 11 défections, dont Roberto Cavalli, Bottega Veneta, Ermenegildo Zegna, Brioni et Antonio Marras. Parallèlement à cette question de calendrier, une partie des maisons s'est lancée dans le "see now, buy now", qui permet d'acheter la collection après le défilé, mais une autre partie, comme Salvatore Ferragamo, estime que c'est impossible pour des marques faisant du luxe. (AFP)