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Le Minor refuse les soldes et privilégie la seconde main

Par Herve Dewintre

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Installée rue de Sabot dans le 6eme arrondissement parisien, la boutique de Le Minor, marque bretonne spécialiste de la maille, se transformera en espace totalement dédié à la seconde main durant les soldes.

C’est peut-être la meilleure façon de faire saisir au consommateur la valeur d’un vêtement, et notamment son coût écologique : refuser les soldes qui galvaudent immanquablement le produit en diluant la notion de juste prix et qui incitent à la course folle aux collections jetables. C’est en tout cas le saisissant parti pris choisi Le Minor. Plutôt que de brader ses anciennes collections, à la qualité irréprochable et conçues pour durer, l’entreprise bretonne a choisi une autre voie : transformer durant la période de réclames sa boutique parisienne en lieu dédié à la seconde main. Un geste fort dans la droite ligne de la politique éthique de la maison.

Une maison avec des racines fortes. En 1922, Berthe Ethui fonda la Manufacture Bonneterie Lorientaise où étaient fabriqués des chandails marins dont la particularité résidait (et réside toujours) dans des maillages extrêmement serrés : condition sina qua non à une imperméabilité réclamée par les habitants de la mer et de la brume. La manufacture déménagea en 1963 à Guidel. Elle n’a plus bougé depuis. Parallèlement, Marie-Anne Le Minor lança sa marque, baptisée Le Minor, en 1936 à Pont L’abbé, toujours en terre bretonne. La marque fut rachetée par la Manufacture Bonneterie Lorientaise en 1982. La famille Grammatico reprit la direction de la MBL en 1987 et, petit à petit, les étiquettes MBL firent place aux étiquettes Le Minor.

La maison, comme tant d’autres, subit de plein fouet la crise de l’industrie textile dans les années 90. Pour survivre, elle se développa sur le territoire asiatique, notamment au Japon. En 2018, deux jeunes entrepreneurs : Jérôme Permingeat et Sylvain Flet reprirent la marque pour lui donner un second souffle tout en conservant son âme. Cette âme nécessitait de conserver la fabrication française. Aujourd’hui, les vêtements sont toujours entièrement élaborés et confectionnés dans sa fabrique située elle-aussi en Bretagne, par des tricoteurs, des coupeuses et des couturières employées par la maison. Les petits volumes sont bien évidemment privilégiés.

Inciter à mieux consommer

Cette volonté de maintenir en vie un savoir-faire ancestral, porte drapeau du Made in France, en préservant l’emploi local, nécessite donc d’exalter la durabilité des produits ainsi que leur désirabilité intemporelle. Du jeudi 20 au samedi 29 janvier à Paris, pour inciter à mieux consommer, Le Minor exposera donc exceptionnellement des pièces uniques issues des archives, et des vêtements vintages. Cette initiative s’inscrit dans le cadre de l’opération de récupération introduite par la marque en 2020. Cette opération consistait à récupérer de vieux habits pour les restaurer et les remettre en circuit de vente. Une démarche véritablement éthique et puissamment moderne.

Crédit photo : Le Minor

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