Le festival de Hyeres et Petit Bateau donnent carte blanche à Annelie Schubert

Au fond, le premier talent de Jean-Pierre Blanc n’est pas d’avoir fondé un festival de mode (et de photographie) dans son Var natal lorsqu’il avait 21 ans. Apres tout, d’autres (par exemple, par le secrétariat international de la laine) avaient déjà eu cette idée bien avant lui. Non, son immense talent est d’avoir réussi, non pas à fonder mais à faire perdurer ce festival pendant 30 ans. Plus que le faire perdurer : le faire grandir au point d’attirer les plus grands noms de l’industrie, à la fois dans son sillage mais aussi dans son jury. Le point d’orgue fut assurément la présence, l’année dernière, de la maison Chanel comme invitée d’honneur avec Karl Lagerfeld comme directeur artistique tandis que Virginie Viard, directrice du studio de création, et Eric Pfrunder, directeur de l'image, se partageaient respectivement les rôles de président du jury mode et de président du jury photographie.

Bref un festival dont le prestige n’a pas d’équivalent en France. Autre fait de gloire tout aussi méritoire, le festival attire des sponsors de plus en plus nombreux, même en période de crise. Chloé, LVMH, Mercedes mettent régulièrement la main à la poche. Première Vision également mais nous en reparlerons. Il faut aussi signaler la coopération de marques plus grand public dont la présence atteste l’aura décidément éclatant de cette manifestation qui a toujours veillé à dépasser le cadre borné d’un événement pour happy-fews afin de mêler avant-garde, générosité et décontraction. Une trilogie somme toute bien rafraichissante pour les nombreux parisiens qui chaque année aux derniers jours d’avril, jettent volontiers le masque pour savourer à la Villa Noailles une belle tranche de mode dans un élan d’enthousiasme retrouvé.

Un travail complexe de modélisme et de finition

Parmi ces partenariats grand-public, le plus intéressant est surement celui qui lie le festival à Petit Bateau. Intéressant car, comme tout bon co-branding réussi, il respecte l’essence des deux labels et met en lumière leur point commun. Pour le festival, une exaltation de son ambiance amicale et pour Petit Bateau, un rappel du dialogue constant que la marque centenaire entretient avec les grands noms de la mode comme avec les jeunes créateurs prometteurs au fil des collections capsules.

Pour rappel, depuis trois ans, dans le cadre de son partenariat avec le Festival International de Mode et de Photographie d'Hyères, Petit Bateau invite le Grand Prix du Jury à revisiter ses classiques (la marque préfère parler de ses « iconiques »). Après Satu Maaranen et Kenta Matsuhige, c’est donc au tour d’Annelie Schubert, qui s’est illustrée l’année derniere avec les silhouettes fortes et claires de sa collection ‘Aprons’, d’avoir carte blanche.

À partir des ‘iconiques’ de Petit Bateau - à savoir la marinière et le tee-shirt - et des couleurs symboliques de la maison (« écume », « lait » et « bleu smocking »), Annelie Schubert a dessiné quatre pièces féminines. La jeune créatrice s’est appropriée la maille, matière phare de la marque, en la drapant, pour lui donner un volume totalement inédit. L’emblématique « côte 1x1 » a donné naissance entre ses mains à deux tee-shirts et une robe aux drapés généreux ; l’épais jersey « Tokyo rayures » s’est développé quant à lui en marinière structurée et épaulée comme un tailleur. La créatrice a ajouté, dans un esprit très couture, sa signature à la palette couleur maison : une touche de kaki sur du satin duchesse. Ce travail complexe de modélisme et de finition sera disponible à partir du 27 avril sur l’e-shop Petit Bateau et dans une sélection de boutiques, en France et à l’international. Avec une avant-première malgré tout à la Villa Noailles lors de la prochaine édition du festival qui aura lieu du 21 au 25 avril prochain.