"Laurence and Chico", un duo décoiffant à la Fashion Week de New York
loading...
La Semaine de la mode new-yorkaise a perdu la plupart de ses grands noms, mais elle continue à attirer de jeunes stylistes qui détonnent comme le duo canadien "Laurence and Chico", spécialiste des tenues extravagantes portées par des silhouettes aux allures vertigineuses.
Pour sa deuxième saison à New York, le couple formé par Laurence Li et Chico Wang, basés à Vancouver mais tous deux d'origine chinoise, reste fidèle à un accessoire fétiche: des perruques démesurées conférant une verticalité inattendue à ses mannequins, qui se moquent des barrières masculin/féminin.
Fille ou garçon, "cela n'a aucune importance" pour les tenues conçues par le duo, a indiqué Laurence Li. Après un premier défilé new-yorkais en septembre sur le thème du sport déjanté, les deux hommes ont choisi, pour leur collection automne/hiver 2019 présentée jeudi, le lieu de leur dernier voyage, la Thaïlande, comme principale inspiration.
Tissus imprimés de fleurs ou de fruits exotiques, ensembles jupe-tailleur aux formes géométriques, losanges ou carreaux soulignés de perles argentées, longs manteaux enveloppants faits de volants de tulle... La palette de couleurs était large, jusqu'au jaune et rose fluo appréciés de Cardi B ou Lady Gaga, les deux clientes les plus célèbres de la marque lancée en 2015.
Dans le duo, c'est Chico, 32 ans, qui fait le design, tandis que Laurence, 28 ans, s'occupe des imprimés et de "tout ce qui vient après le design", de la fabrication dans des ateliers de Shenzhen, en Chine, jusqu'à la distribution, centrée aujourd'hui sur le Canada et l'Asie, explique Laurence Li.
La plupart des distributeurs de la jeune marque sont sur le créneau du luxe mais Laurence et Chico tiennent à rester à la portée de tous ceux qui apprécient leur extravagance colorée.
"Nous offrons des tee-shirts à moins de 50 dollars, ce que je considère comme abordable car nous ne produisons pas en masse", souligne Laurence Li. Il y a aussi leur concept de café, dont le premier a vu le jour l'an dernier à Vancouver et qu'ils espèrent bientôt exporter à New York et dans d'autres villes non précisées: le duo veut incarner un "mode de vie", pas seulement du prêt-à-porter, dit Laurence. D'où l'insertion de plateaux chargés de cafés lors de leur défilé de jeudi.
Des cafés qu'ils comptent ouvrir avec des partenaires, mais qu'ils veulent concevoir du sol au plafond: depuis le revêtement du sol au papier peint, en passant par les meubles et la conception du menu, selon Laurence.
Malgré la baisse de régime de la semaine new-yorkaise, le couple se sent dans son élément à à New York, où les deux hommes se sont rencontrés sur les bancs de la Parsons School of Design. "On voudrait mettre du piment" dans la Fashion Week new-yorkaise, dit Laurence en riant. (AFP)