La mode libanaise touchée au cœur
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« Prier pour le Liban, pour les victimes et les familles touchées par cette tragédie dévastatrice. Beyrouth restera notre plus grande source d'inspiration et la résilience de son peuple continuera de renforcer notre fil commun. Nous resterons unis et nous nous soutiendrons mutuellement pour surmonter cette crise. Prier pour le Liban, pour les victimes et les familles touchées par cette tragédie dévastatrice. Beyrouth restera notre plus grande source d'inspiration et la résilience de son peuple continuera de renforcer notre fil commun. Nous resterons unis et nous nous soutiendrons mutuellement pour surmonter cette crise », a posté Elie Saab sur son compte Facebook quelques jours après l’explosion qui a dévasté la capitale libanaise.
Le 4 août, la double explosion dans le port de Beyrouth, a fait au moins 171 victimes et plus de 6.500 blessés. Le peuple libanais et la communauté internationale se mobilisent pour la reconstruction du pays après la démission du gouvernement, alors que 300 000 habitants sont aujourd’hui sans abri. Les couturiers libanais, des acteurs de poids dans la mode internationale se sont exprimés sur les réseaux sociaux. Déjà très impacté par la crise économique qui frappe le pays depuis de longues années (la livre libanaise a perdu 80 pour cent de sa valeur depuis octobre), puis par le coronavirus, le « berceau » de la mode du Moyen-Orient est frappé au cœur.
Beyrouth a en effet vu naître voici des décennies une « école » de couture foisonnante, inventive, s’affranchissant des carcans de la « robe de princesse » tout en usant avec maestria des codes et du savoir-faire d’art de la Haute Couture.
Le siège d’Elie Saab à Beyrouth a été dévasté par l’explosion. La maison de couture défile pendant la semaine de la Haute Couture à Paris et a posé son siège dans la capitale française au Rond-Point des Champs Elysées depuis de longues années. Elie Saab Junior, le fils aîné du couturier et directeur mondial de la marque, a indiqué au Business of Fashion que la griffe stoppait ses activités jusqu’au 17 août afin de procéder aux réparations. « C’est dans notre ADN de continuer peu importe ce qui se passe. Nous avons fait le choix de rester dans le pays, de rester proche du peuple et de continuer notre mission de savoir-faire », a-t-il déclaré.
Restez et reconstruire
L’autre « star » de la mode libanaise, Zuhair Murad, a lui aussi été lourdement touché. Ses locaux sont situés à quelques encablures de l’entrepôt où a eu lieu la seconde explosion. Le siège de la griffe a été partiellement soufflé par la déflagration. Connu pour la « délicatesse » de son style et ses robes de mariée, le créateur défile lui aussi depuis 2013 à la Fashion Week Haute Couture de Paris. « Bien que notre bâtiment du siège de Beyrouth soit complètement endommagé, je suis extrêmement reconnaissant pour la sécurité et le bien-être de la famille Zuhair Murad. Que toutes les victimes de cette tragédie reposent en paix pure », a -t-il posté.
Le créateur Rabih Kayrouz, également très lié à Paris où il défile depuis 2009, a vu lui aussi ses locaux, atelier, salon de haute couture et boutique sinistrés. Lui-même a été blessé à la tête : « je me remets progressivement d’une petite hémorragie cérébrale, de deux caillots de sang et de 22 points de sutures », explique le créateur sur Instagram en remerciant celles et ceux qui lui ont envoyé des messages de soutien. « Nous n’oublierons pas. Nous jugerons. Nous reconstruirons… et nous danserons à nouveau !», conclut le designer.
Crédit: Maison Rabih Kayrouz - Haute Couture Fall 21 credit Julien Thomas Hamon. Autres images : Instagram de Zuhair Murad, Rabih Kairouz et JCdecastelbajac.