La Fashion Week s'ouvre à Londres, assombrie par le nouveau coronavirus
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La Fashion Week de Londres commence vendredi, avec plus de 60 défilés jusqu'à mardi, dont les très attendus Burberry et Tommy Hilfiger, mais avec une participation qui s'annonce réduite en raison de l'épidémie du nouveau coronavirus.
Le British Fashion Council (BFC), l'organisme qui représente l'industrie de la mode britannique, a dit la semaine dernière s'attendre à ce que le nombre de "médias et détaillants chinois soit considérablement réduit en raison des restrictions de voyage". Pour tenter d'atteindre tout de même les clients chinois, "nous ferons tout notre possible pour que les défilés puissent être vus par les publics qui ne peuvent pas voyager et explorons d'autres partenariats afin d'accroître encore leur portée", a déclaré dans un communiqué Caroline Rush, directrice du BFC.
L'épidémie de Covid-19 a touché plus de 60.000 personnes et fait au moins 1.300 morts en Chine depuis son apparition en décembre. Neuf cas ont été recensés au Royaume-Uni.
Par mesure de précaution, des nettoyages en profondeur du principal lieu de défilés dans la capitale britannique seront organisés quotidiennement et des distributeurs de solution hydroalcooliques seront mis à disposition.
Malgré ce climat morose, des figures de la mode britannique sont à l'affiche pour présenter leurs collections femme automne/hiver 2020/21 dont les reines de la culture punk rock Vivienne Westwood vendredi et Pam Hogg dimanche.
Aux côtés d'autres grands noms comme les Britanniques Chalayan, JW Anderson et Victoria Beckham, le Français Roland Mouret et la Serbe Roksanda Ilincic, défileront les jeunes pousses de l'incubateur de talents Fashion East, ou encore Petar Petrov, un styliste bulgare d'origine ukrainienne qui a lancé sa marque éponyme à Vienne en 2009 et qui fait son entrée dans les défilés londoniens.
Mode plus "verte"
Désertant la Fashion Week de New York, Tommy Hilfiger a choisi de présenter sa collection à Londres dimanche, en mettant l'accent sur le côté durable de ses créations.
Comme lui, de plus en plus de créateurs se préoccupent de l'impact de la mode sur l'environnement et choisissent d'utiliser des matières renouvelables et de soutenir l'artisanat local. Une tendance qui se reflètera en particulier dans les collections des Britanniques Mulberry, Johnstons of Elgin ou encore chez Phoebe English, qui se fait fort de tout produire en Angleterre.
Interpellée par les militants du mouvement écologiste Extinction Rebellion, à l'origine de plusieurs happenings en marge de défilés, la mode britannique tente de changer son image et de valoriser les bonnes pratiques du secteur, en présentant par exemple une exposition consacrée à la "mode positive".
Mardi, la jeune créatrice Rosh Mahtani, fondatrice de la marque de bijoux Alighieri, recevra le "prix Elizabeth II de la mode", remis pour la troisième année et récompensant son "approche éthique", qui en fait une "inspiration pour beaucoup de jeunes designers", a souligné le BFC dans un communiqué.
Cette Londonienne qui a grandi en Zambie, où ses parents d'origine indienne tenaient un commerce, réalise des bijoux en plaqué or inspirés de la Divine Comédie de Dante.
Pour la première fois cette année, un prix Karl Lagerfeld pour l'innovation sera aussi décerné lundi, quasiment un an jour pour jour après la mort de cette star de la haute couture.
Samedi et dimanche, la Fashion Week de Londres s'ouvrira en partie au grand public. Pour 135 livres (162 euros) minimum, les fashionistas ont pu acheter un ticket permettant d'assister au défilé des marques Temperley London samedi ou De La Vali dimanche. Si des pièces leur ont plu, ils pourront les acheter juste après le défilé, dans des pop-ups dédiés.(AFP)
Photo: Burberry AW19/20, Catwalkpictures