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La Fashion Week parisienne embrasse l'exubérance du 18e siècle

Par AFP

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Mode

Paris - Après le jogging, les crinolines : Thom Browne, Dries Van Noten, Vivienne Westwood ou Demna Gvasalia ont eu un coup de foudre pour le 18e siècle en consacrant lors des défilés parisiens la robe longue très féminine comme la pièce mode pour l'été 2020.

En overdose de « streetwear » ou désireux d'échapper à une actualité lugubre, ces créateurs aux esthétiques totalement différentes ont cherché refuge dans la fantaisie et l'exubérance.

Même l'idole des millenials et roi de streetwear, l'Américain Virgil Abloh, a légèrement rectifié le tir en faisant porter à la star Bella Hadid une robe rose fuchsia à traîne alors qu'une autre mannequin arborait un imperméable à fermeture zippée portée comme une cape.

Des crinolines amovibles pour être portables même en dehors de la cérémonie des Oscars.

D'autres sont allés beaucoup plus loin. De superbes robes dorées et argentées, ornées de nœuds géants, rouge, bleu électrique et noir à la forme ultra-architecturale dessinées par le créateur géorgien Demna Gvasalia ont clos dimanche le défilé Balenciaga.

Voir le compte rendu du défilé Balenciaga...

« Exit les robes minimalistes, la tendance est aux robes de bal façon princesse futuriste », réagissait aussitôt Vogue Paris.

Elles ont des crinolines amovibles et sont donc portables même en dehors de la cérémonie des Oscars, « de façon casual avec des chaussures plates », selon Balenciaga.

Tout comme les robes de Jonathan Anderson pour la marque espagnole Loewe. Des paniers discrets et légers sont placés en plusieurs couches sous une robe transparente, une tenue parfaite pour le loisir.

Mozart et Mme de Pompadour

Vive Mme de Pompadour ! Chez l'Américain Thom Browne, les crinolines vont de pair avec des voiles posés sur des perruques « gratte-ciel ».

« Si j'avais un mouchoir parfumé, je le brandirais tout de suite », s'est enthousiasmé un critique après le défilé.

Le fameux chapelier anglais Stephen Jones, en charge des couvre-chefs pour ce défilé, estime que la mode a en ce moment besoin de faste.

« Il y a eu cette idée de praticité » pendant plusieurs saisons dominées par le sport et streetwear, a-t-il expliqué à l'AFP. « Je pense que maintenant les gens ont besoin de fantaisie ».

Vivienne Westwood, la reine britannique du punk a toujours eu un faible pour la décadence du 18e siècle. Son mari et designer de sa marque Andreas Kronthaler a trouvé une note élégante et moderne pour la collection « Rock Me Amadeus » inspirée de Mozart.

Étant donné que les chemises de nuit, les culottes de la période peuvent facilement être adaptées aux hommes et aux femmes, M. Kronthaler a déclaré à l'AFP que la fluidité entre les sexes de l'époque était d'actualité.

Une tendance qui devrait se poursuivre avec l'exposition attendue à partie de la mi-octobre à Paris sur la plus grande icône de la mode du 18e siècle, Marie-Antoinette, la reine guillotinée pendant la Révolution française.

« No future »

« La mode est parfois très mystérieuse ? Tous ces gens qui pensent la même chose en même temps, ce n'est pas pour rien », souligne Stephen Jones.

Le Belge Dries Van Noten, maître du chic minimaliste, a cherché pour sa dernière collection l'exubérance. Pour ceci, il a fait appel au Français Christian Lacroix, pratiquement absent des podiums depuis dix ans pour se consacrer aux costumes d'opéra.

Ils ont présenté à Paris une collection inspirée de l'univers de « Barry Lyndon », haute en couleurs et en volumes. C'est sur la musique de Schubert entendue dans le film de Stanley Kubrick (« Trio n°2 ») que les mannequins ont défilé à l'Opéra Bastille.

Pour le Belge, il était question de s'évader face à une actualité politique, économique et environnementale très sombre. « Cela m'a donné envie de tout ce qui serait radical, optimiste, flamboyant, inclusif et extravagant ».

Voir le compte rendu du défilé Dries Van Noten...

« No future ». La planète n'a pas d'avenir, a clamé le Japonais Yohji Yamamoto, en laissant voir cette inscription sur le dos de sa veste à la fin du défilé.

D'humeur pessimiste, il a répondu, contrairement à Dries Van Noten, par une collection poétique mais comme d'habitude pratiquement toute en noir, avec de longues robes drapées sublimée avec de gros chapeaux ondulants et modernisées par des tennis. (AFP)

Photo : Catwalkpictures Off-White PE20

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