La Fashion Week de Londres s'ouvre en plein deuil national
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Londres - La semaine de la mode de Londres s'ouvre vendredi en pleine période de deuil national, les organisateurs ayant choisi d'aller de l'avant même si les événements festifs ont été annulés, explique à l'AFP Caroline Rush, directrice du British Fashion Council (BFC).
Vu les enjeux pour le secteur britannique, la "fashion week" a été maintenue, avec des enseignes comme Temperley, Paul & Joe, Simone Rocha entre autres. La marque phare Burberry a toutefois reporté son défilé, et le grand nom Raf Simons l'a pour l'instant annulé.
Comment s'annonce cette semaine de la mode, qui s'ouvre pendant la période de deuil national en hommage à la reine Elizabeth II ?
Caroline Rush : Nous avions prévu que la semaine de la mode de Londres reviendrait en force après la pandémie de Covid-19. Malheureusement, en raison du décès de sa Majesté la reine, les plans ont dû changer. Nous sommes en période de deuil national et sommes très attentifs à respecter ce qui se passe dans le pays, à rendre hommage à notre monarque, qui a été un fantastique défenseur de notre industrie pendant tant d'années.
Les défilés et les présentations, la partie commerciale de la Fashion Week de Londres, la raison pour laquelle la presse internationale et les acheteurs se déplacent, continuera. Mais les célébrations, les fêtes, les nombreux événements qui se déroulent autour d'elle, (sont annulés) jusqu'à la fin de la Fashion Week de Paris.
Il n'y aura pas de défilés le jour des funérailles. Le programme s'achèvera avec Richard Quinn, qui avait reçu le premier "prix Elizabeth II de la mode". Et la reine avait assisté en 2018 à son premier défilé.
L'industrie de la mode britannique s'est-elle remise de la pandémie de Covid-19 ? Comment le BFC a-t-il soutenu les designers ?
La pandémie a été un véritable défi pour les personnes qui ont obtenu leur diplôme au cours des deux dernières années. Démarrer une entreprise dans pendant cette période ou rejoindre un atelier de conception a été incroyablement difficile.
Durant la pandémie, nous avons rassemblé nos fonds et collecté de l'argent supplémentaires grâce à des initiatives comme la vente de masques, des dons de différentes entreprises et fondations (...) pour être en mesure de soutenir les entreprises.
Au cours de la première année de la pandémie, plus d'1 million de livres sterling de subventions ont été versées à différentes entreprises. L'année dernière, nous avons été en mesure de verser 1,3 million de livres.
La semaine de la mode est particulièrement connue pour les jeunes designers qui y participent. Trouvez-vous que l'impact environnemental de l'industrie de la mode a une place plus importante dans le travail des talents émergents ?
Absolument. Il n'est pas surprenant qu'ils soient très concentrés sur l'impact qu'ils vont avoir sur la planète et qu'ils remettent en question les normes établies.
Nous savons que l'industrie de la mode contribue malheureusement de manière significative aux émissions carbone et c'est un sujet énorme auquel l'industrie s'attaque. C'est l'avantage d'avoir de jeunes créateurs qui défient la norme et montrent qu'ils peuvent faire les choses différemment, qu'il y a une demande des consommateurs. Cela pousse, je pense, le reste de l'industrie à aller plus vite.
Par le passé, nous avions l'habitude de voir les grandes entreprises encadrer les jeunes stylistes. Maintenant, nous voyons beaucoup de mentorat inversé, de partage de la recherche et développement à ce sujet et de la façon dont ils pourraient être appliqués dans certaines de ces grandes entreprises. (AFP)