L'horloger DeWitt revendique fièrement son héritage napoléonien
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Le salon horloger de Genève, où se réunissent cette semaine les fabricants de montres de prestige, accueille cette année six nouvelles marques, dont DeWitt, une petite manufacture qui revendique fièrement son héritage de Napoléon Ier.
Alors que les grandes marques font souvent appel à des stars de cinéma, de la mode ou du sport pour les représenter, cette société créée en 2003 par le comte Jérôme de Witt, un des descendants de la famille Bonaparte, préfère l'Empereur comme ambassadeur. "Dans vingt ans, on se souviendra sûrement de Roger Federer, mais qui se souviendra des autres sportifs, des acteurs ou des mannequins?", a fait valoir Vivianne de Witt, son épouse, et directrice générale de l'entreprise, lors d'un entretien avec l'AFP. "Il n'a pas été seulement un chef des armées, c'est aussi lui qui a créé le Code Civil", a-t-elle souligné, défendant fièrement l'héritage de l'empereur qui sera toujours dans les livres d'Histoire, a-t-elle insisté.
Jérome de Witt est le fils de la princesse Marie-Clotilde Bonaparte, issue de la lignée de Jérôme Napoléon Bonaparte, le plus jeune frère de Napoléon. Basée à Meyrin, dans la banlieue de Genève, l'entreprise, qui emploie une trentaine de personnes, s'est fait connaître notamment en lançant en 2013 un modèle intégrant de l'ADN de Napoléon, à partir de micro-fragments de cheveux acquis lors d'une vente aux enchères. La montre coûte 13.500 francs suisses (11.489 euros, à taux actuels).
DeWitt fait partie des fabricants qui ont décidé de bouder le vaste salon horloger de Bâle, estimant que les petites marques étaient perdues dans la masse des 1.300 exposants que comptait encore l'événement l'an passé. Le Salon international de la haute horlogerie (SIHH) de Genève, qui ne compte que 35 participants, lui donne nettement plus de visibilité à l'heure où même les marques de luxe abordent la reprise dans le secteur horloger avec une certaine prudence.
"Sur le plan économique, les choses s'améliorent, donc forcément, le luxe suit", a affirmé Mme de Witt, qui table "en principe" sur un nouveau cycle haussier, en espérant toutefois que "cela ne va pas faire repartir vers des folies qui font que de nouveau, tout s'écroule ensuite".
L'horlogerie suisse a connu un trou d'air brutal en 2015 et 2016 après des années d'euphorie les cinq années précédentes, avant de remonter doucement la pente en 2017 avec le retour des acheteurs chinois. Au SIHH, DeWitt présente ses nouveautés sur le carré des horlogers, l'espace réservé aux petites marques pointues. A deux pas de son stand, la marque RJ-Romain Jerome dévoilait un modèle en hommage au super héros Spider-man tandis que Christophe Claret mettait lui en avant un modèle inspiré d'un mamba vert, un des serpents les plus dangereux d'Afrique. (AFP)