Juana Martín : « Vous allez voir l'Andalousie dans toute sa splendeur »
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La créatrice de mode espagnole Juana Martín défilera vendredi 7 juillet dans le cadre de la Semaine de la Haute Couture de Paris. Ce défilé marque l'entrée inédite d'une femme espagnole sur le calendrier officiel de la couture parisienne.
Ce n'est toutefois pas la première fois que Paris savourera ses volants, broderies, volumes, dentelles pois et brocarts qui font l'essence du style andalou et gitan de Juana Martin. Cela fait en effet neuf éditions déjà que la créatrice présente ses créations dans la Ville Lumière, mais sans jamais n'avoir encore intégré le calendrier officiel.
FashionUnited s'est entrenu avec la reine des volants au sujet de son œuvre avant-gardiste et de son travail artisanal à quelques jours du défilé.
Verrons-nous une inspiration flamenco dans la collection FW22/23 ?
Vous verrez l'Andalousie dans toute sa splendeur et toute son essence, car nous allons essayer de refléter ses traditions, sa culture, l'Andalousie cosmopolite, avant-gardiste, nouvelle, avec des personnes ayant une vision internationale. Une culture qui est mon ADN. Nous renouvelons, actualisons et déconstruisons ces traditions dans chaque collection pour créer quelque chose de nouveau.
Où sont produites les collections de votre marque ?
En plus de l'atelier (au numéro 1 de la rue Don Rodrigo) à Cordoue, une partie de la production se trouve à Paris, ainsi que notre agent commercial et notre showroom, ce qui signifie que nous sommes pratiquement basés à Paris.
Les collections de Juana Martín peuvent être appréciées au MF Showroomparis, au cœur de la capitale française, aux côtés de douze autres marques internationales qui, conformément à la philosophie de l'établissement, se complètent davantage qu'elles ne se concurrencent.
Quelles attitudes valorisez-vous au sein de votre équipe ?
Pour moi, le plus important est le dévouement. J'ai toujours dit qu'une entreprise ne fonctionne pas si tous ses employés ne l'intègrent pas dans leur vie, si elle ne leur fait pas du bien. Il est donc essentiel que la personne qui fait partie de notre équipe veuille tout d'abord profiter et apprendre de tout ce que nous faisons, car ici nous apprenons tous les uns des autres. Et deuxièmement, qu'ils montrent de l'enthousiasme et une envie de travailler, c'est fondamental.
« Je suis une mère, une femme d'affaires, une créatrice, comment faire pour gérer tout cela ? En faisant de nombreux sacrifices, en dormant peu, en passant le plus de temps possible avec mon enfant, en l'amenant au travail, en essayant de tout concilier. »
Vous vous distinguez par votre polyvalence, puisqu'en plus de la haute couture vous faites du prêt-à-porter, une mode flamenco, du mariage et du sur-mesure. Lequel trouvez-vous le plus attrayant en termes de création ?
Toutes les lignes, chaque collection a son moment et pendant ce moment, je donne tout à la cause. Je ne peux donc pas dire que j'aime le mariage parce que cela me plait, que j'aime le flamenco ou la haute couture parce que cela me plait. Je suis fasciné par tout ce qui se crée, je vis chaque instant de manière très intense.
Quelle ligne finance quoi dans votre entreprise ?
En général, c'est toujours la Couture, parce que nous faisons beaucoup de mode nuptiale, de tenues de flamenco et autre sur mesure. Notre ligne plus commerciale, avec des sweat-shirts, etc., apporte également sa contribution, mais à l'heure actuelle, ce qui fait vraiment avancer les choses, c'est l'artisanat.
Que diriez-vous aux jeunes designers ?
Il faut travailler, rien n'est gratuit. En apparaissant sur Instagram vous êtes peut-être déjà dans la course, mais la mode n'est pas un sprint, c'est une course de fond. Il faut travailler dur, il faut se battre et il faut se spécialiser. Personne ne naît savant et dans une carrière de designer, on ne cesse jamais d'apprendre.
Le 7 juillet, à 16h00, la créatrice présentera sa collection "Andalucía", sur le podium de la Semaine de la Haute Couture de Paris, après le show de la maison Fendi et avant celui d'Adeline André qui clôturera la Fashion Week.
Cet article a initialement été publié sur FashionUnited.es. Il a été traduit et édité en français par Julia Garel.