Japon: Uniqlo accuse Shein d'avoir copié son mini-sac star
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Tokyo - Uniqlo, le champion japonais du prêt-à-porter, a annoncé mardi avoir porté plainte au Japon contre Shein, le géant chinois de la "fast fashion", qu'il accuse d'avoir copié la forme de l'un de ses produits phares, un mini-sac rond à bandoulière.
Uniqlo veut ainsi obtenir "l'arrêt immédiat des ventes" des mini-sacs de Shein ressemblant "étroitement" selon lui à son propre produit, selon un communiqué publié par la marque japonaise sur son site.
La société a aussi précisé à l'AFP qu'elle réclamait environ 160 millions de yens (environ un million d'euros) d'indemnités, hors intérêts, et qu'elle ne comptait pas lancer des procédures similaires en dehors du Japon pour le moment.
Uniqlo, qui appartient au géant nippon Fast Retailing, a porté plainte le 28 décembre auprès du tribunal de Tokyo contre trois opérateurs de Shein: Roadget Business, Fashion Choice et Shein Japan.
Selon la marque japonaise, la vente de ce qu'elle appelle des "produits d'imitation" par Shein "sape considérablement le haut niveau de confiance des clients dans la qualité de la marque Uniqlo et de ses produits".
Contacté par l'AFP, Shein n'était pas immédiatement disponible pour réagir aux accusations de Uniqlo.
Lancé en 2022, le mini-sac rond à bandoulière de Uniqlo, un produit unisexe en nylon décliné en plusieurs coloris, est rapidement devenu un phénomène sur le réseau social TikTok et connaît depuis un immense succès dans le monde entier, étant jugé pratique pour un prix abordable: il coûte 1.500 yens au Japon, soit 9,40 euros (14,90 euros en France).
Fondé en 2008 en Chine et désormais basé à Singapour, Shein a conquis ces dernières années le marché mondial de la "fast fashion", avec le renouvellement rapide de ses collections à très petits prix, et vend exclusivement en ligne, en ciblant une clientèle jeune et hyper-connectée.
Shein compte devenir une entreprise cotée à la Bourse de New York, selon plusieurs médias américains. La marque avait été valorisée l'an dernier 66 milliards de dollars.
Accusée de travail forcé, d'incitation à la surconsommation, montrée du doigt pour l'impact environnemental de ses produits et peu transparente sur sa production, Shein s'attire aussi les foudres des défenseurs de l'environnement et des droits humains.
En décembre, le site chinois de e-commerce Temu a par ailleurs attaqué Shein devant la justice fédérale américaine, l'accusant d'avoir employé des méthodes "de style mafieux" pour contrecarrer son développement aux Etats-Unis.(AFP)