IA, diversité, Brexit : la mode britannique en trois questions avant la fashion week
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Londres - Secouée par le Brexit et l'inflation, remuée par l'intelligence artificielle, interpellée sur sa diversité : l'industrie de la mode britannique fait face à une série de défis. État des lieux avec la directrice du British Fashion Council (BRC), Caroline Rush, à l'orée de la semaine de la mode de Londres, qui démarre vendredi.
Comment s'annonce la semaine de la mode et comment se porte le secteur ?
Cela va être cinq journées exaltantes pleines de créativité, des jeunes créateurs indépendants jusqu'au grands noms, comme Burberry. Nous attendons des gens de 40 pays qui assisteront à 80 défilés. Parmi les tendances principales que nous verrons: une nouvelle approche vers la durabilité, avec beaucoup de nos jeunes créateurs qui utilisent des matériaux recyclés ou réutilisés.
La pandémie a été un défi, particulièrement pour les petites entreprises indépendantes. En plus, au Royaume-Uni, nous avons eu le Brexit (...). Ca a vraiment mis sous pression les marges des entreprises en plus de la hausse du coût de la vie et des biens. Je ne vais pas prétendre que les affaires sont faciles en ce moment, mais il y a un réel appétit pour les créateurs britanniques et heureusement nous allons nous focaliser là-dessus dans les jours à venir.
Le monde de la mode est sous pression pour devenir plus inclusif.
Je pense qu'à Londres nous voyons une diversité incroyable dans les défilés et l'une des critiques que nous recevons c'est que ce n'est pas le cas dans les équipes de direction (des entreprises du secteur, ndlr). Mais les images que vous verrez sur les podiums cette semaine, ce sera une grande diversité de corps, d'âges, d'ethnicités, un réel reflet de la brillante cité culturelle où nous vivons.
De quelle manière l'intelligence artificielle influence-t-elle déjà la mode ?
L'intelligence artificielle est un sujet qui est au menu de tous les conseils d'administration. Chaque entreprise l'approche différemment. Certaines regardent comment faciliter les processus créatifs, d'autres comment cela peut perturber leurs modèles d'activité.
Est-ce qu'on pourrait produire toute une collection à base d'intelligence artificielle ? J'en suis sûre. Mais ce qui est beau avec la créativité et les écoles d'art c'est la liberté d'expression et les différences créatives et c'est là que s'exprime le rôle des designers, ils s'inspirent peut-être d'informations rassemblées par le biais de l'IA, et ils y impriment leur touche très humaine. (AFP)