Haute couture à Paris : Schiaparelli fonctionnel, Iris Van Herpen hypnotique
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Paris - Le nouveau directeur artistique américain Daniel Roseberry de Schiaparelli a présenté lundi à Paris sa première collection haute couture « à mi-chemin entre fonctionnalité et rêve » avec l'idée de réinventer la maison de couture fondée en 1927.
Pendant le défilé recréant l'ambiance d'un tunnel où l'on entendait le bruit et les vibrations du métro, le créateur est resté au milieu du podium en train de dessiner derrière un bureau.
Le spectacle a été organisé rue Cambon, en face du siège historique de Chanel rappelant une rivalité légendaire d'Elsa et de Coco, créatrices des deux maisons de couture aux esthétiques opposées.
Les robes surréalistes et théâtrales, signatures de la maison fondée par l'Italienne Elsa Schiaparelli qui avait collaboré avec Salvador Dali, sont toujours là, mais une grande partie de la collection est fonctionnelle et portable, empruntée au vestiaire masculin, tout en réservant quelque surprises.
Une veste en laine bleu marine est ainsi portée avec un panta-collant rehaussé de satin et d'organza noirs et une cagoule brodée de cristaux. Un manteau de cachemire bleu marine aux manches évasées est bordée de peau d'alligator, un trench vert militaire a des manches en soie.
La collection mélange Art déco et surréalisme et s'inspire des sculptures techno-primitives de Jack Whitten qui rejette l'idée d'une féminité conventionnelle.
Le soir, une veste de laine ornée de broderie représentant une manucure de strass est portée sur une robe à crinoline brodée de cristaux. Une robe brodée de perles est rehaussée d'un voile en satin vert absinthe et un chapeau.
Dans des tenues de « rêve », le créateur s'amuse avec les proportions comme dans la robe de mariée de soie drapée sculptée de façon vertigineuse.
Hypnotisés par Iris Van Herpen
La collection à couper le souffle d'Iris Van Herpen baptisée « Hypnose » a défié la gravité avec des robes légères construites avec plusieurs couches de sphères lumineuses en organza.
Le défilé s'est déroulé autour d'une sculpture « Omniverse » de l'artiste américain Anthony Howe, qui faisait écho aux anémones et oiseaux évoquées par les créations de haute technologie de la styliste néerlandaise.
La chanteuse canadienne Céline Dion, dont les dernières audaces vestimentaires sont suivies de près par les magazines de mode, a posé devant la sculpture portant une robe des précédentes collections d'Iris Van Herpen avant de prendre place au premier rang.
La technique « d'hypnose » a été mise au point en collaboration avec le professeur britannique Phillip Beesley, spécialiste des neurosciences.
Elle consiste à couper le satin en milliers de « vagues » de 0,8 mm, chacune étant reliée et conçue pour se déplacer tellement vite que l’œil ne peut suivre.
Le défilé s'est terminé avec une robe « Infinity » dotée de son propre mécanisme de mouvement conçue avec Anthony Howe et imitant l'installation de ce dernier. (AFP)
Photos : Schiaparelli AW19, Catwalkpictures, Iris van Herpen dr.