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Georges Hobeika : «Je suis un homme simple. J’aime la liberté de ne pas sentir d’aliénation face aux objets»

Par Anne-Sophie Castro

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Mode|INTERVIEW

Georges Hobeika vient de présenter sa collection Haute-Couture Printemps/Eté 2018 à Paris. La collection, voluptueuse et raffinée, s’inspire des splendeurs antiques de la civilisation grecque, évoquant souvent des scènes de la mythologie ou des frises sculptées.

Depuis qu’il fait partie des membres invités de la Fashion Week, au même titre que son confrère libanais Zuhair Mourad, ou encore le français Christophe Josse cette année, sa notoriété ne cesse de monter en flèche. L’an dernier, lors de la 70ème édition du Festival de Cannes, le couturier a habillé une douzaine de celebrities. Une excellente répercussion médiatique lui annonçait, d’ores-et-déjà, un futur prometteur...

Le talent libanais captive par son élégance, sa féminité, sa broderie et ses étoffes, à la fois luxueuses et délicates. Il est de plus en plus prisé par les clientes occidentales. D’ailleurs, au-delà du monde arabe, le couturier voit ses ventes augmenter en Europe avec ses quatre lignes : haute-couture, prêt-à-porter, pré-collection et robes de mariées. Il présente chacune de ses créations deux fois par an aux Fashion Weeks et dispose également d’un showroom rue Royale, à quelques pas de la Place Vendôme. Quelques jours avant son défilé, Georges Hobeika répondait à nos questions dans une interview.

Comment définiriez-vous le style Hobeika?

J’imagine mes collections en mettant en avant la féminité et la sophistication tout en faisant appel à un certain modernisme.

Qui sont vos clientes Haute-Couture?

Parmi nos clientes nous avons des princesses, des personnes de la haute société, des célébrités...

Qui achète vos modèles de prêt-à-porter ?

Le prêt-à-porter est acheté par des personnes venant aussi bien du Moyent-Orient que des Etats-Unis, de Russie, du Royaume-Uni. Nos ventes augmentent beaucoup en Europe !

Les Millénials ou influencers font-ils partie de votre cible ?

Les Millénials font bien sûr partie de notre cible. Leurs influences et leur implication sur les réseaux sociaux font de cette génération un emblème de la société moderne et il me semble important de l’inclure dans nos projet d’avenir.

Qu’avez-vous appris sur le secteur de la mode ces dernières années ?

La mode est un secteur qui évolue sans cesse. Pour moi il s’agit de mettre l’accent sur la rapidité en gardant à l’esprit que le maître mot dans ma façon de travailler est la qualité.

Qu’avez-vous appris sur vous-même ?

Mon équipe à l’atelier à Beyrouth est de plus en plus structurée, chaque main qui participe à l’élaboration d’une collection est précieuse. Chaque personne a sa fonction propre et des codes de travail bien définis. Tous mes collaborateurs apportent ainsi un savoir-faire unique. Cela représente énormément de travail et de coordination, il est donc devenu naturel pour moi de m’armer de patience et de sang-froid pour pouvoir tendre au but final.

Qu’est-ce qui vous inspire ?

Mon inspiration vient principalement de la nature et de toutes les formes qu’elle a à offrir. Tous les motifs sont déjà présents dans la nature, je m’efforce de les sublimer à travers mon art. Je puise également mes ressources en observant simplement les femmes, il est facile ensuite de mettre en valeur leur élégance et leur grâce naturelle.

Le Liban est-il toujours aussi fortement lié à la France ?

Oui, dans les écoles au Liban on apprend le français depuis tout petit. Tout le monde parle de Paris, de la vie parisienne. On grandit avec cette image de la capitale de la mode.

Où vous sentez-vous chez vous ?

Au Liban je suis chez moi. Il y a la montagne, les vallées, la forêt. J’y suis au calme pour laisser venir l’inspiration.

Comment se porte le secteur de la mode au Moyen-Orient ?

Le monde de la mode est en constante évolution et particulièrement au Moyen Orient. L’évolution se constate aussi au niveau des ventes. La fidélité de nos clientes à la Maison se transmet de génération en génération, ce qui permet à notre marque une expansion florissante.

Avez-vous observé une évolution ces derniers temps dans la région, notamment au niveau des ventes, dûe aux circonstances politiques et économiques ?

Bien sûr le contexte politique et économique auquel fait face notre pays nous contraint d’une certaine façon à nous adapter d’un point de vue commercial, mais nous continuons d’évoluer malgré tout.

Ce contexte n’a pas d’influence sur nos clientes qui continuent d’organiser des événements somptueux et en particulier leur mariage.

Votre plus grande réussite dans la vie ?

Ma famille et mes amis, avec qui je partage une réelle confiance. Grâce à eux je suis entouré d’un amour et d’un soutien inconditionnel. Mais aussi mes équipes qui partagent beaucoup!

Qu’aimez-vous le plus à l’époque ou nous vivons ?

J’apprécie que la culture et les traditions persistent dans ce monde où tout est si rapide.

Si vous pouviez changer quelque chose dans le monde..

J’effacerais d’un claquement de doigts les pensées négatives, je crois que cela contribuerait à un monde meilleur.

L’objet de luxe sans lequel vous ne pourriez vivre...

Je suis un homme simple et je peux me passer de cela. J’aime la liberté de ne pas ressentir d’aliénation face aux objets.

Vos vacances de rêve ?

Celles où je ne pense plus à rien, comme lorsque je suis à l’île Maurice.

Qu’est-ce qu’il vous reste à atteindre ?

Il y a encore tellement à découvrir et à entreprendre !

Photos : courtoisie de Georges Hobeika, défilé haute-couture SS18.

(Interview réalisée par email)

Georges Hobeika
Haute Couture
Liban
Paris