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Galeries Lafayette : une femme atteinte d'un cancer forcée de retirer son bonnet

Par Herve Dewintre

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Voici ce qu’on appellera pudiquement un décalage. Décalage entre l’intention et l’exécution, entre l’esprit et la lettre. La semaine dernière, le service de presse des Galeries Lafayette nous envoyait un dossier débordant de positivité concernant la nouvelle collection Printemps-été 2017 Galeries Lafayette signée par Laetitia Ivanez. Une collection imaginée, dixit le communiqué, pour une femme moderne, joyeuse, curieuse, toujours en mouvement.

Laetitia Ivanez, qualifiée de « souffle neuf » du célèbre grand magasin parisien résumait ainsi ses intentions créatives : Je souhaite l’élégance pour tous. Les habits font parfois le bonheur. Les couleurs doivent faire monter le rose aux joues. Ma mode est contente, elle a le moral et elle essaie de le donner à celle qui la porte ». En somme, une mode qui rassemble, « une mode à laquelle on a accès et qui rend plus fort ». La créatrice concluait ainsi sa démonstration : « Aujourd’hui les femmes ont trente ans pendant trente ans. Elles ont besoin de vêtements qui les accompagnent. Les Galeries Lafayette c’est comme emporter un petit bout de Tour Eiffel sur soi. La collection que j’ai créée pour les Galeries Lafayette est bienveillante ».

Excès de zèle ou absence de consigne claire ?

Hélas, le calendrier des évènements est parfois bien cruel, et cette merveilleuse ôde à la bienveillance exprimée par le prisme des vêtements a été mise en défaut par un incident pour le moins consternant. Cela s’est déroulé à Toulouse, lundi dernier. Une mère de famille porte un bonnet sur la tête, elle souffre d’un cancer. Au moment de pénétrer dans les galeries Lafayette, un vigile lui demande d’ôter son couvre-chef. Consigne de sécurité. « La mise en place du plan Vigipirate, indique le porte-parole de l’enseigne, autorise certains vigiles à demander aux visiteurs d’enlever ce qui pourrait couvrir leurs visages ». Jusque là, on peut affirmer que la demande du vigile se justifie.

La mère de famille s’exécute, offrant ainsi aux regards de tous son crane dégarni par la chimiothérapie. Cet acte de bonne volonté lui semblant suffisant, elle indique vouloir remettre son bonnet. Et c’est là où l’affaire prend une tournure déplaisante : le vigile refuse qu’elle se recouvre le crane pour effectuer ses achats. Cette mère de famille était accompagnée par sa fille. Celle-ci prendra plus tard la parole sur les réseaux sociaux, Facebook en l’occurrence : « «Maman, tu voulais juste faire plaisir, en t'achetant une broche pour mettre à ton bonnet pour avoir l'air plus joyeuse, mais au lieu de ça tu es partie de cette enseigne effondrée, humiliée… J'ai honte, honte pour eux ! ».

Comme on pouvait s’y attendre, ce message poignant a largement été relayé. 18000 partages en moins de 48 heures. L’enseigne a réagi tout d’abord pour prendre contact avec les victimes de cet incident, et enfin pour s’excuser publiquement : « Cet acte choquant ne représente en rien nos valeurs. Le directeur du magasin est en contact avec cette cliente » indique le compte twitter de l’enseigne. Contacté par l’AFP, le directeur du magasin ne souhaite pas donner à cette affaire un caractère excessif qui impliquerait un licenciement du vigile : « L'important est de redonner des consignes claires et que cela ne se renouvelle pas. Chacun peut faire des erreurs ». La collection bienveillante créée par Laetitia Ivanez sera mise en scène par Marine de Bouchony et Camille de Laurens à la Galerie des Galeries à Paris., en vitrine du boulevard Hausmman du 10 février au 4 mars, dans les 56 magasins en région, Galeries Lafayette Berlin, au BHV Marais et sur galerieslafayette.com.

Crédit photo: collection Printemps-été 2017 Galeries Lafayette signée par Laetitia Ivanez, mise en scène par Marine de Bouchony et Camille de Laurens

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